Âgée de 57 ans, la saisonnière marocaine, qui participe chaque année à la campagne de fraises à Huelva depuis 14 ans, n’a pas voulu manquer la campagne de cette année malgré sa maladie, parce qu’elle a besoin de l’argent pour payer ses séances de chimiothérapie au Maroc. Les problèmes de cette saisonnière qui a requis l’anonymat ont commencé lorsqu’elle a été mise en congés maladie le 9 mai, après s’être évanouie. « Je traîne depuis sept ans un cancer du col de l’utérus dont le traitement au Maroc coûte très cher, entre 1 000 et 1 500 euros », confie à Público cette mère de quatre enfants.
La saisonnière a subi en avril une séance de chimiothérapie au Maroc, mais n’avait pas les moyens de payer la séance prochaine, raison pour laquelle a décidé de venir travailler à Huelva. Malheureusement pour elle, sa santé a pris un coup. « Début mai, je suis tombée malade. J’étais faible, je ne pouvais parler ni manger, j’avais beaucoup de mal à marcher. J’ai informé le responsable de l’entreprise que j’étais très malade et que je devais aller chez le médecin. Mais il a refusé de m’emmener à l’hôpital », raconte-t-elle.
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La saisonnière a été laissée à son sort. Un jour, elle était si mal en point qu’elle a été transférée d’urgence à l’hôpital. Désespérée, elle a décidé de faire part de sa situation à ses enfants. L’un d’eux a appelé une chaine marocaine pour dénoncer la situation de sa mère. L’association Jornaleras en Lucha, qui a été informée de son cas, s’est rapidement portée à son chevet. L’ONG s’est rapprochée de l’Institut andalou des femmes pour lui demander de trouver un centre d’accueil à la saisonnière. C’est ainsi qu’elle a finalement été accueillie par l’association Afavi à Séville.
« Ce qui est arrivé à cette femme est scandaleux. Cela démontre une fois de plus la nécessité de défendre les droits de ces saisonnières », a déclaré le porte-parole de Jornaleras en Lucha qui entend lutter pour que la Marocaine jouisse de tous ses droits. L’entreprise où elle travaille ne lui a plus versé de cotisations à la sécurité sociale ni payé de salaire depuis qu’elle est malade.