Situation de l’eau au Maroc : du souci à l’horizon 2030

18 mars 2021 - 14h40 - Maroc - Ecrit par : J.K

Actuellement au Maroc, le niveau de remplissage des barrages est rassurant avec une pluviométrie diversifiée, après de longues années de sécheresse.

Bien qu’une amélioration se constate cette année, la situation de l’eau dans le royaume est davantage préoccupante, principalement, en raison des changements climatiques observés, avec des périodes de sécheresse successives ou encore de la répartition variée de la pluviométrie entre les régions. Ainsi, malgré les efforts engagés pour une gestion efficiente de l’eau, il reste énormément à faire pour freiner le stress hydrique auquel fait face le pays. En ce qui concerne la pluviométrie, informe La Vie éco, le taux de remplissage des barrages, au 10 mars, était de 50,8 %, soit environ 8 171,7 millions de m³. Ainsi, « l’on peut dire qu’en cette année, les pluies sont bien réparties entre les régions, avec toutefois un excédent au Nord et un léger déficit toujours enregistré au niveau du Sud… », a indiqué Rachid Doukkali, ex-professeur à l’IAV et à l’Université polytechnique Mohammed VI.

Toutefois, « la situation est disparate. À l’exception des bassins Nord et Nord-ouest (Loukkos et Sebou) qui disposent de ressources en eau permettant de satisfaire la demande agricole, les autres enregistrent toujours des déficits (Melouia, Tadla, Lhaouz, Souss…) », a précisé Ahmed El Bouari, directeur de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole au ministère de l’Agriculture intervenant lors d’un webinaire portant sur une agriculture irriguée pérenne et organisée par l’IAV.

En plus de cela, « plusieurs dysfonctionnements sont enregistrés dont le développement des pompages au-delà des limites autorisées, l’absence de système de suivi pour recueillir les volumes prélevés et autorisés et la faible responsabilisation des usagers », a ajouté Mohamed Alamouri, président de la Comader, soulignant qu’en dehors des actions menées par le ministère de l’Agriculture, dans le cadre du PMV, pour freiner la surexploitation des nappes, il faudra mettre en place un système de gouvernement basé sur l’implication et la responsabilisation des divers acteurs concernés, évaluer l’expérience du contrat de nappe de Souss, l’améliorer et l’élargir aux autres régions du royaume si possible. Il faudra également mieux gérer l’eau souterraine en attachant une grande importance aux contrats de nappe et à la police de l’eau, a conclu le Pr Doukkali.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Eau - Agriculture - Barrages - Industrie - Alerte

Aller plus loin

La pénurie d’eau menace–t-elle le Maroc ?

Le Maroc traverse une crise aigüe du stress hydrique. Le Royaume occupe le 23e rang des pays les plus menacés par les pénuries d’eau, selon le dernier rapport du World Resources...

Fès-Meknès : deux vastes programmes d’urgence pour éviter la pénurie d’eau

Face à la baisse drastique des ressources en eau que connaissent les barrages de la Région Fès-Meknès, deux programmes ont été mis en place par le ministère de tutelle, dont la...

Maroc : une commission mise en place pour la gestion de l’approvisionnement en eau potable

La question liée à la gestion de l’approvisionnement en eau potable a fait l’objet d’une réunion présidée par le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch.

Maroc : des camions-citernes pour parer à la pénurie d’eau

Le ministère marocain de l’Intérieur a activé le programme d’urgence d’approvisionnement en eau potable par camions citernes au titre de l’année 2021. La canicule et la pénurie...

Ces articles devraient vous intéresser :

Véhicules électriques : deux usines géantes de batteries au Maroc

Le Maroc va bientôt disposer de deux usines de fabrication de batteries de véhicules. Les projets sont évalués à 6 milliards d’euros et à 4 milliards d’euros, a annoncé cette semaine Ryad Mezzour, le ministre marocain de l’Industrie et du commerce.

Maroc : appel pressant des exportateurs de légumes

Les associations de producteurs et exportateurs de fruits et légumes appellent le gouvernement d’Aziz Akhannounch à autoriser la reprise des exportations.

Le prix des lentilles s’envole au Maroc

Le prix des lentilles a considérablement augmenté au Maroc, atteignant 32 dirhams le kilo chez les détaillants, contre 25 dirhams pour les lentilles importées.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Des prières rogatoires dans toutes les mosquées marocaines ce mardi

Face à la rareté des pluies, le roi Mohammed VI a une nouvelle fois ordonné l’accomplissement de prières rogatoires dans toutes les mosquées marocaines.

Maroc : les amateurs de hammams vont être déçus

Face à la pénurie d’eau que connait le Maroc, les autorités ont décidé de prendre une décision choc concernant les hammams.

Les engrais du Maroc, à teneur élevée en cadmium, interdits dans l’UE

Les engrais phosphatés du Maroc et d’autres pays contenant plus de 60 milligrammes de cadmium par kilo ne sont plus autorisés sur le marché de l’Union européenne, selon une décision communautaire récemment entrée en vigueur.

L’OCP s’empare de 50% de l’espagnol GlobalFeed

L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) confirme avoir réussi l’acquisition de 50 % du capital de la firme espagnole GlobalFeed. Cette transaction a été réalisée en partenariat avec l’entreprise d’engrais Fertinagro Biotech, également basée en Espagne.

Maroc : hammams fermés, SPA ouverts, le grand paradoxe

La décision du ministère de l’Intérieur de fermer les hammams trois jours par semaine aura des conséquences négatives sur les employés du secteur, a alerté Fatima Zahra Bata, la députée du Parti de la justice et du développement (PJD).

Sécheresse : plus de 5% des Marocains menacés d’exode rural d’ici 2025

Plus de 5% de la population marocaine sont menacés par l’exode rural à l’horizon 2025 en raison la sécheresse sévère que traverse le pays, selon la Banque mondiale.