Doublement de la production de Stellantis au Maroc : inquiétude en France

11 novembre 2022 - 16h20 - Economie - Ecrit par : S.A

Le groupe automobile « Stellantis » ambitionne de doubler sa capacité de production au Maroc, qui passera de 200 000 à 400 000 unités, avec à la clé, la création de 2000 emplois. De quoi inquiéter les organisations syndicales en France.

D’ici 2030, Stellantis investira 300 millions d’euros dans la production de 400 000 unités et de 50 000 micro-cars Citroën AMI et Opel Rocks-e dans son usine de Kénitra (Maroc) dans le cadre du partenariat industriel stratégique le liant au gouvernement marocain depuis 2015. En tout, 2 000 emplois seront créés. Dans un communiqué, le groupe automobile, issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler Automobiles (FCA), a expliqué que cet investissement vise à « soutenir les plans de croissance de la région Afrique et Moyen-Orient ».

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Cette annonce de doublement de la capacité de production l’usine Stellantis de Kenitra provoque déjà de l’inquiétude chez les organisations syndicales françaises, relate l’Est Républicain. « C’est une bonne nouvelle pour le groupe, mais cela n’apportera aucun emploi en France », commente Force Ouvrière (Eric Peultier). Pour la CFDT, « cette annonce est inquiétante » alors que le groupe « réduit son empreinte industrielle en France ». Déplorant « la baisse continue des effectifs avec jusqu’à 2 300 salariés qui vont quitter l’entreprise au cours des deux prochaines années dans le cadre d’une Rupture conventionnelle collective (RCC) » et « la délocalisation, au Maroc et en Inde, d’activités de recherche et développement », elle a rappelé que le site de Sochaux « a perdu la moitié de ses effectifs en dix ans » (environ 6 000 salariés en CDI aujourd’hui).

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Stellantis se défend des accusations portées à son encontre. Il a affirmé avoir investi, au cours des quatre dernières années, plus de deux milliards d’euros dans ses usines françaises avec une capacité de production d’un million de véhicules d’ici 2024. « Nous allons aussi assembler, en France, douze voitures électriques (NDLR : dont trois à Mulhouse), produire un million de moteurs électriques à Trémery (Moselle) en 2024 et industrialiser en série des fourgons légers (Peugeot, Citroën, Opel) en version hydrogène équipés d’une pile à combustible à Hordain (Hauts-de-France), à raison de 5 000 unités par an à partir de 2024 », a-t-il ajouté, annonçant par ailleurs que « le site de Sochaux va être équipé, d’ici 2025, d’un nouvel atelier de peinture (100 millions d’euros) ».

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