La Banque mondiale alerte sur le risque de « stress hydrique » et de sécheresse au Maroc

25 juillet 2022 - 11h40 - Maroc - Ecrit par : P. A

Le Maroc est menacé par le « stress hydrique », des déficits pluviométriques réguliers et la sécheresse, a alerté la Banque mondiale qui souligne que ces facteurs auront « à long terme » un impact « grave » sur l’économie du royaume.

La grave sécheresse, le ralentissement de l’économie mondiale, aggravé par les effets de la guerre en Ukraine, affecteront la croissance du Produit intérieur brut (PIB) du Maroc, qui passera de 7,9 % en 2021 à 1,3 % en 2022, a indiqué la Banque mondiale dans une note.

« Le Maroc est l’un des pays les plus touchés au monde par le stress hydrique. Les événements récents ont montré que les solutions techniques ne suffisent pas à protéger l’économie contre les chocs climatiques », a déclaré Jesko Hentschel, le directeur des opérations pour le Maghreb et Malte de l’Organisation dans un communiqué cité par la note, soulignant la nécessité d’engager des réformes pour promouvoir une consommation « efficace et plus rationnelle » des ressources en eau.

À lire : Sécheresse : la Banque mondiale apporte son soutien au Maroc

Entre 1960 et 2020, les ressources en eau du Maroc sont passées de 2 560 mètres cubes à 620 mètres cubes par personne et par an. Une situation qui a conduit le royaume dans un « stress hydrique structurel », explique la note, ajoutant que le Maroc a multiplié par dix sa capacité de stockage de l’eau au cours de la même période en construisant plus de 120 barrages.

Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a précisé lundi au parlement que la rareté de l’eau est due au faible niveau de la nappe phréatique, qui chute de 2 à 3 mètres par an, et à la baisse du niveau de l’eau stockée dans les réservoirs, qui est passé de 9,4 milliards de mètres cubes en 2018 à 4,7 milliards de mètres cubes cette année. En décembre, le gouvernement marocain a approuvé un plan d’urgence qui prévoit la mise en place d’usines de dessalement d’eau de mer et le forage de nouveaux puits.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Eau - Banque mondiale

Aller plus loin

Sécheresse : crainte de pénurie d’eau à Rabat et Casablanca

La crainte de la soif plane sur les villes de Rabat et Casablanca, touchées par une sécheresse qui dure depuis plusieurs mois. Un plan d’urgence est mis en place par les autorités.

Sécheresse au Maroc : appel à arrêter la culture de l’avocat et de la pastèque

En cette période de sécheresse sévère et de risque de stress hydrique au Maroc, le mouvement Maroc environnement 2050 demande « l’arrêt immédiat » de la culture de certains...

Les recommandations de la banque mondiale au Maroc

La banque mondiale a formulé quelques recommandations consignées dans son dernier rapport sur le climat et le développement (CCDR) du Maroc.

Durcissement des contrôles de stations de lavage de voitures à Rabat et Salé

Suite aux dernières directives du ministère de l’Intérieur, une lutte implacable contre le gaspillage de l’eau se mène pour faire face au stress hydrique causé par la sécheresse...

Ces articles devraient vous intéresser :

Une belle innovation sauve des villages marocains des pénuries d’eau

Au Maroc, la mise en œuvre d’un projet novateur permet aux villages situés dans le sud-ouest du pays de s’approvisionner en eau potable. De quoi amoindrir voire mettre fin à une difficulté majeure des populations qui souffrent chaque année des pénuries...

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

L’économie marocaine dopée par les MRE

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Maroc : bonne nouvelle pour les amateurs de hammams

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a instruit les gouverneurs des régions et les préfets des préfectures et provinces du royaume pour que soit revue la décision de fermeture des hammams et des stations de lavage de voitures en fonction de...

Du nouveau pour la culture de pastèque au Maroc

Le gouverneur de la province de Zagora, au Maroc, a récemment pris une décision pour réglementer la culture de la pastèque rouge et jaune, afin de préserver les ressources en eau. Cette mesure, qui restreint les surfaces cultivables et interdit la...

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.

Maroc : OCP va construire deux usines de dessalement de l’eau de mer

Le groupe marocain OCP va bénéficier d’un prêt de 2,2 milliards de dirhams, soit près de 200 millions d’euros de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour la construction de deux usines de dessalement d’eau de mer.

Restrictions d’eau : voici ce qui attend les Marocains

Face à une crise hydrique majeure imminente, le gouvernement d’Aziz Akhannouch a pris des mesures strictes pour lutter efficacement contre la pénurie d’eau.

Le Maroc face au défi de l’eau et de l’hygiène après le séisme

L’eau et l’hygiène dans les campements, où vivent désormais sous des tentes les sinistrés du séisme dévastateur du 8 septembre au Maroc, constituent un enjeu majeur pour les autorités du royaume.

Sécurité hydrique au Maroc : les priorités du roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI a donné de nouvelles orientations pour la résolution des problèmes liés à l’eau lors de son discours prononcé le lundi 29 juillet.