Des restrictions d’eau imminentes à Casablanca ?

21 janvier 2024 - 15h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les autorités de la ville de Casablanca s’apprêteraient à imposer des restrictions de consommation d’eau aux habitants pour faire face au déficit hydrique important que subit la ville et dont les effets pourraient se ressentir d’ici le printemps.

L’une des premières mesures de restrictions prises par les autorités de la ville pour faire face à la pénurie d’eau, serait de réduire la pression de l’eau qui arrive dans les robinets, indiquent des sources à Le360. La sécheresse sévère qui frappe le royaume depuis trois ans a complètement asséché le barrage Al Massira qui alimente une bonne partie de la population (Casa Sud). « Les Casablancais ne réalisent pas encore le risque encouru si on maintient les mêmes habitudes de consommation. Car en l’absence de pluie, les stocks disponibles risquent d’être épuisés au mois de juin prochain », prévient un élu de la commune.

Les autorités ont pris la mesure de la situation et entendent parer au plus pressé. Lors d’une réunion tenue en début de semaine, le wali de la région Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, en présence de la maire de la ville, Nabila Rmili, et des représentants de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et de Lydec, a invité les différents acteurs à accélérer les chantiers en cours, dont les travaux de raccordement à l’eau provenant du Bouregreg et ceux de la station de dessalement de l’eau de mer qui sera opérationnelle à partir de 2026.

À lire : Le Maroc manquera de plus en plus d’eau

Le wali a demandé aux autorités de la ville de prendre les dispositions nécessaires pour démarrer la construction des stations d’épuration et de réutilisation des eaux usées (STEP), destinées à l’arrosage des espaces verts et des terrains de golf, notamment celles de Médiouna et d’El Hank dont les appels d’offres viennent d’être lancés par la société de développement local Casa Baïa. L’ONEE et Lydec ont été quant à eux invités à accélérer les travaux de la nouvelle canalisation Casa Nord-Casa Sud, reliée à la nouvelle autoroute de l’eau en provenance de l’Oued Sebou et du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah.

De nouvelles mesures de restrictions pourraient être prises. « Nous sommes en situation de déficit entre les ressources hydriques disponibles et les besoins en consommation. L’impact de cet écart pourrait être ressenti par les consommateurs à partir du printemps 2024, avec d’éventuelles mesures de restriction de l’alimentation en eau à confirmer en coordination avec les autorités et en fonction de l’évolution de la situation hydrique », explique Saâd Azzaoui, directeur maîtrise d’ouvrages de Lydec.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Eau - Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) - Sécheresse au Maroc

Aller plus loin

Maroc : les amateurs de hammams vont être déçus

Face à la pénurie d’eau que connait le Maroc, les autorités ont décidé de prendre une décision choc concernant les hammams.

La pénurie d’eau menace–t-elle le Maroc ?

Le Maroc traverse une crise aigüe du stress hydrique. Le Royaume occupe le 23e rang des pays les plus menacés par les pénuries d’eau, selon le dernier rapport du World Resources...

Casablanca : fermeture des hammams et lavages auto

La ville Casablanca est face à un gros dilemme : comment économiser l’eau dans les hammams publics face à une sécheresse sans précédent pour la deuxième année d’affilée, tout en...

Casablanca : mauvaise nouvelle pour les amateurs de hammams

La persistance de la crise de l’eau à Casablanca a amené les autorités de la ville à prendre à nouveau des mesures restrictives contre les hammams et les stations de lavage de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : bonne nouvelle pour les amateurs de hammams

Au Maroc, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit a donné de nouvelles instructions aux walis et gouverneurs des régions concernant la décision de fermeture des hammams et des stations de lavage de voitures.

Le miel marocain est en péril

Les apiculteurs marocains sont inquiets. Depuis des années, des colonies d’abeilles sont décimées en raison de la sécheresse et des aléas climatiques, ce qui affecte durement la production du miel.

Alerte sur l’impact de la fermeture des hammams et lavages auto

Au Maroc, la mesure de fermeture des hammams et stations de lavages auto trois jours par semaine, prise par le ministère de l’Intérieur, afin de rationaliser la consommation d’eau pourrait engendrer un problème majeur. C’est du moins ce que redoute un...

Ultimatum pour Veolia au Maroc après la fusion avec Suez

Au Maroc, Veolia, géant français de l’eau et de la gestion des déchets, est dans de sales draps. À l’origine de ses ennuis, la cession de la Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec), ex-filiale marocaine de Suez chargée de la distribution d’eau et...

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.

Piscines : le Maroc impose des règles strictes

Abdelouafi Laftit, le ministre de l’Intérieur, a assuré que les Walis des régions et les gouverneurs des préfectures et provinces sont instruits aux fins de veiller au respect strict des mesures visant à rationner l’eau, notamment l’interdiction du...

Maroc : un lac en péril

Le problème de l’assèchement du lac Tamda dans la province d’Azilal préoccupe le député Saïd Atghlast qui a adressé une question écrite à la ministre du Tourisme, de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire à ce sujet.

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.

Fermeture des hammams au Maroc : la question arrive au parlement

Plutôt que de fermer les bains publics pour rationaliser l’eau, la députée du parti socialiste, Majida Chahid, propose de fixer la capacité d’accueil de ces établissements ou de déterminer la quantité d’eau à utiliser par client.

Des centaines de milliards de dirhams pour transformer le Maroc

Le Maroc accélère la transformation de ses infrastructures dans la perspective de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030. Des investissements importants sont mobilisés pour soutenir les projets d’envergure en cours et à venir.