L’islamologue Tariq Ramadan, poursuivi pour plusieurs viols, se dit victime d’un acharnement judiciaire. Depuis sa mise en examen, le 13 février, pour le viol de deux nouvelles femmes, il exprime, pour la première fois, son ressenti.
"Je suis victime d’un acharnement judiciaire. Il existe cinq plaintes contre moi, une sixième en Suisse. Les plaignantes ont menti. La plupart de ces femmes se connaissent et sont en lien en amont avec mes pires ennemis idéologiques. La brigade criminelle a montré toutes les contradictions de mes accusatrices", a déclaré Tariq Ramadan, dans un entretien exclusif accordé à Le Parisien.
Pour étayer son argumentation, l’islamologue évoque la désignation de l’expert Daniel Zagury, à qui les trois juges ont demandé de les situer sur la nature des relations qu’il avait avec ses victimes présumées. Il est accusé d’avoir eu des "relations sous emprise" avec elles.
"Le 13 février, lors de mon audition, j’ai dit aux juges : Vous êtes sous emprise politique. Elles viennent de désigner le psychiatre Daniel Zagury pour réaliser l’expertise qui doit déterminer si cette emprise est réelle. Or, le docteur Zagury est membre du comité scientifique de Schibboleth, une association dont 16 membres ont pris ouvertement position contre moi", dénonce-t-il.
Il se désole que son cas soit traité différemment. "Étrangement, pour Luc Besson, Gérald Darmanin, Gérard Depardieu ou Nicolas Hulot, qui ont également été accusés d’agression sexuelle ou de viol, on ne parle pas d’emprise. Pourtant, ils ont tous une relation d’autorité, et parfois même professionnelle, avec leurs victimes présumées", fait-il observer. "Si j’avais la même couleur de peau que vous, mon affaire aurait été classée sans suite…", lance l’islamologue.