Titres de séjour en France : la dématérialisation vire au désastre pour les étrangers

17 mai 2025 - 19h00 - France - Ecrit par : S.A

En France, la préfecture du Puy-de-Dôme fait vivre un calvaire aux étrangers souhaitant obtenir ou renouveler leurs titres de séjour. Les témoignages sont nombreux.

La dématérialisation de la procédure de renouvellement des titres de séjour en France au lieu d’être une panacée représente une énorme difficulté pour les immigrés qui déposent leurs demandes auprès de la préfecture du Puy-de-Dôme. Les demandeurs font face à des « anomalies du site ». Des étrangers « qui ne demandent que le renouvellement de leurs titres de séjour reviennent chaque jour bredouille de cette préfecture », a rapporté le média français Les Jours. Ils doivent attendre la réponse des services de l’État pendant plusieurs mois. Certains se contentent des API (attestations de prolongation d’instruction). Les autres qui n’ont pas eu cette chance finissent par perdre leur travail ou leur logement après avoir vécu dans l’illégalité.

À lire :France : cette préfecture est une « fabrique de sans-papiers »

Cette préfecture est « régulièrement pointée comme étant l’une des plus problématiques de France » en ce qui concerne la gestion des titres de séjour, rapporte le média français. Les délais de traitement des titres de séjour sont anormalement longs « depuis 25 ans », précise Dominique Charmeil, directrice générale de l’association CéCler. Même les agents de la préfecture ne peuvent pas aider les demandeurs de titres de séjour via le portail de l’ANEF. Ils en sont « empêchés par le fonctionnement même du portail », explique la même source. Le service immigration est « l’un des plus durs », témoigne Pascal Legros, un ancien employé dans cette préfecture.

À lire :France : quand des étrangers en règle deviennent des sans-papiers

Selon ses explications, « le volume de travail est immense, les amplitudes horaires importantes, avec peu de compensation pour les agents ». Un emploi qui intéresse moins. Il n’y a que de jeunes stagiaires pour gérer les dossiers des titres de séjour.

Il est également difficile pour les étrangers d’obtenir un rendez-vous en ligne. Sur son site internet, le dernier rendez-vous qu’elle a accordé remonte à juin 2024. « À la place, elle propose aux étrangers un interphone dans lequel ils peuvent sonner en espérant que quelqu’un leur réponde… ce qui arrive assez rarement », note le journal français.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Immigration - Administration

Aller plus loin

France : quand des étrangers en règle deviennent des sans-papiers

La préfecture du Val-de-Marne est dans le viseur des associations qui dénoncent une lenteur administrative dans le traitement des demandes de titres de séjour des étrangers. Des...

En France, la régularisation rendue presque impossible

Avec le durcissement des mesures de régularisation, les sans-papiers en France souhaitant décrocher une admission exceptionnelle au séjour (AES) se heurtent à un mur.

France : cette préfecture est une « fabrique de sans-papiers »

En France, une préfecture de l’Isère essuie des critiques de la part des étrangers et des associations d’aide aux immigrés qui n’hésitent pas à l’accuser d’être une « fabrique...

Il sera encore plus difficile d’obtenir un titre de séjour en France

Il sera encore plus difficile d’obtenir un titre de séjour en France. Le gouvernement Barnier a annoncé la mise en place, dès l’année 2025, de deux nouveaux tests obligatoires...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : révision de l’impôt sur le revenu

Le gouvernement marocain, via son porte-parole Mustapha Baitas, a annoncé une révision de l’Impôt sur le revenu (IR) avec pour objectif d’augmenter les revenus des employés et fonctionnaires.

Maroc : mise en garde contre les constructions illégales

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a apporté des clarifications au sujet des démolitions dans les zones côtières.

Maroc : voici les salaires dans la fonction publique

Le rapport sur les ressources humaines annexé au projet de Loi de Finances 2024 indique que le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique marocaine a augmenté de 18,08 %, passant de 7 250 dirhams en 2013 à 8 561 dirhams en 2023.

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

Trop d’impôts au Maroc ?

Au Maroc, alors que la pression fiscale est excessive, les citoyens et les entreprises ne perçoivent pas toujours les effets concrets des prélèvements d’impôts dans l’amélioration des services publics et des infrastructures.

Marocains, le temps presse pour la déclaration des avoirs à l’étranger

La régularisation des contribuables, ainsi que la déclaration des avoirs liquides détenus à l’étranger, touchent à sa fin. Ces deux opérations avaient été lancées par l’Office des changes et de la Direction générale des Impôts (DGI).

L’Europe délivre un nombre record de permis de travail aux Marocains

Eurostat, institution relevant de la Commission européenne chargée de produire et diffuser des statistiques communautaires, a dévoilé le nombre de Marocains ayant obtenu les permis de travail temporaire en 2023.

Expulsions de France : autrefois protégés, ils sont désormais visés

Depuis la promulgation de la nouvelle loi « asile et immigration » en France, les expulsions sous OQTF visent désormais plusieurs catégories d’étrangers autrefois protégées par la loi.

Fonctionnaires marocains : des coûts salariaux de plus en plus insoutenables ?

Au Maroc, les quelque 570 917 fonctionnaires publics devraient coûter 180,27 milliards de dirhams à l’État en termes de salaire en 2025, ce qui représente 10,96 % du PIB et près de 53 % de l’investissement prévu. Des dépenses qui pèsent lourd sur les...

Maroc : derniers jours pour la régularisation fiscale des revenus

Les contribuables marocains souhaitant mettre en conformité leurs revenus déclarés n’ont plus que quelques jours pour déposer leurs demandes de régularisation.