Dans un contexte de crise qui touche les principaux marchés émetteurs, le département du Tourisme vient de mener une étude sur le positionnement « Prix » de la destination Maroc. L’étude benchmark a été réalisée par l’équipe analyse et veille stratégique de la direction de la planification. Elle porte sur une étude comparative des prix de séjours pendant la saison hivernale 2008/2009 auprès du marché français.
Trois concurrents directs de la destination Maroc ont été retenus. Il s’agit de la Tunisie, de l’Egypte et de la Turquie. Le comparatif se base sur les prestations commercialisées par quatre tour-opérateurs : Fram, Nouvelles frontières, Marmara et Thomas Cook. Pour la distribution on-line, le benchmark a retenu Opodo, Last Minute et Expedia. Les produits phares, objet de l’étude, sont le balnéaire et le culturel avec une durée de séjour de 8 jours et 7 nuitées principalement auprès d’hôtels de 4 et 5 étoiles. Autre critère retenu, le transport : des vols réguliers à partir de Paris.
Les prix pratiqués par la destination Maroc sont considérés très chers par les clients français. Que ce soit pour l’offre balnéaire ou le produit culturel, le séjour au Maroc sur le créneau des 4 et 5 étoiles coûte plus qu’en Tunisie, Turquie et même en Egypte. Des pays qui bradent leurs prix compte tenu de la conjoncture difficile et de la limitation du pouvoir d’achat de la clientèle française qui rogne de plus en plus sur son budget voyages et loisirs.
Le Maroc maintient ses tarifs et n’a pas l’intention de changer sa politique : « Il n’est pas du tout question de brader la destination », martèle-t-on au département du Tourisme. Les arguments ne manquent pas : « Si l’on n’opte pas pour la baisse des prix, c’est parce qu’il sera difficile de rebondir avec la relance du marché », poursuit-on auprès de la tutelle. Et d’ajouter que « serrer les prix ne constitue pas forcément un atout à une plus grande amélioration des ventes ». En clair, lorsqu’on brade une destination, elle accuse systématiquement un coup préjudiciable en termes d’image et de perception.
Pour les séjours balnéaires par exemple, Agadir coûte chez le tour-opérateur Nouvelles frontières entre 600 et 800 euros pour une durée de séjour de 8 jours/7 nuitées dans un hôtel 4 et 5 étoiles. La même offre est proposée par la ville tunisienne de Monastir, à partir de Paris, entre 350 et 500 euros. Quant à Antalya en Turquie, elle est commercialisée par le même TO entre 450 et 600 euros. Seule Charm Al Sheikh s’aligne quelque peu sur Agadir avec un séjour qui oscille entre 650 et 800 euros.
Même pour les séjours culturels, la destination Maroc est plus élevée. Toujours chez Nouvelles frontières, Marrakech coûte entre 750 et 800 euros alors que Louxor se vend entre 400 et 700 euros et Istanbul entre 350 et 800 euros. Tous TO classiques confondus, le prix moyen de séjour culturel varie entre 720 et 800 euros pour le Maroc. L’offre égyptienne oscille entre 525 et 700 euros. Quant à la Turquie, elle se vend entre 350 et 800 euros. Auprès des distributeurs on-line, le package balnéaire offert par le Maroc varie entre 500 et 750 euros. Sur ce créneau, la Tunisie casse les prix, en proposant des séjours entre 330 et 500 euros. Quant à l’Egypte, elle positionne son produit un cran au-dessus du Maroc entre 600 et 850 euros. Pour sa part, la Turquie se vend à seulement 550 euros pour la même durée de séjour. A noter toutefois que sur l’ensemble des prix de vente des distributeurs, ceux ventilés sur le Net sont inférieurs à ceux pratiqués par les tour-opérateurs classiques.
Ceci étant, les premières conclusions de l’étude déduisent que la destination Maroc « a un positionnement moyen à haut de gamme ». Mais si le Maroc a fait le choix de ne pas brader la destination, rien n’empêche de faire appel à des opérations de promotions limitées dans le temps. L’idée retenue étant de marketter le produit selon les taux de remplissage et de rester réactif face au comportement des marchés émetteurs.
Marrakech plus chère que Louxor !
Qui aurait cru qu’un séjour culturel de 8 jours et 7 nuitées coûte plus cher à Marrakech qu’à Louxor et Istanbul ? Pourtant, c’est la réalité. Le tour-opérateur Nouvelles frontières commercialise Marrakech entre 750 et 800 euros dans des hôtels de 4 et 5 étoiles. Pour sa part, Louxor est vendue pour la même période et au départ de Paris entre 400 et 700 euros. Quant à Istanbul, elle est commercialisée entre 350 et 800 euros. Pourtant, le produit n’est pas le même et la notoriété de Louxor et d’Istanbul n’est plus à refaire. No comment...
Source : L’Economiste - Amin Rboub
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