La violence de l’acte démontre qu’au-delà de l’idéologie "tordue" de cet "homme mauvais" et "inhumain", se dissimulait une "profonde haine", a rappelé le juge Cameron Mander lors de l’énoncé de la condamnation. A l’en croire, cette animosité a poussé le mis en cause à tuer ces victimes, dont des enfants sans défense.
Poursuivant ses explications, le juge a invité la Cour à apporter une réponse de rejet catégorique face à des malfaisances aussi haineuses. Selon le juge, même si la communauté musulmane a payé un lourd tribut dans ce drame, l’auteur aura échoué à promouvoir l’idéologie d’extrême droite. "C’était brutal et sans pitié. Vos actions étaient inhumaines", a déploré le juge.
Pour le procureur Mark Zarifeh, l’auteur de ce carnage méritait la réclusion à perpétuité, "la seule peine appropriée". "Aucune peine minimale n’est suffisamment longue pour répondre à la gravité de l’infraction ainsi qu’aux pertes humaines et aux blessures qui ont été dévastatrices" pour les proches des victimes, a-t-il précisé. Au cours du procès qui a vu défiler plusieurs témoins et survivants de l’attaque des deux mosquées, Brenton Tarrant est resté impassible. Il se contentait de caresser le menton.
Le 15 mars 2019, ce suprémaciste blanc australien a bien planifié cette tuerie qu’il a commise en filmant la scène avant de la retransmettre en direct sur les réseaux sociaux, a confié le procureur Barnaby Hawes. Sur les lieux du crime, le terroriste se comportait et se souciait de peu des appels à la pitié de plusieurs victimes. Il avait même roulé sur un corps en allant d’une mosquée à l’autre, a- t-il ajouté. L’autre fait poignant de ce carnage est le décès du petit Mucad Ibrahim, 3 ans exécuté "de deux balles placées avec précision" alors que l’enfant s’était agrippé à la jambe de son père, relate l’AFP.
Au terme du procès, la Première ministre, Jacinda Ardern a souhaité au tueur de Christchurch une vie de "silence total et absolu".