Une famille marocaine au tribunal de Beauvais pour un mariage blanc

13 décembre 2022 - 09h40 - France - Ecrit par : S.A

Une famille marocaine est jugée devant le tribunal de Beauvais pour association de malfaiteurs dans le but d’organiser un mariage blanc. Le verdict est attendu le 12 janvier 2023.

Les faits remontent au mois d’octobre 2019. Des conversations entre différents membres d’une famille font penser à des enquêteurs qui menaient des investigations dans le cadre d’une toute autre affaire : l’organisation d’un mariage blanc. Objectif : faire obtenir la nationalité française à une de leurs cousines de nationalité marocaine. Cette dernière devra s’occuper de leur père âgé qui vit seul.

À lire : Faux mariages : un MRE arnaque une dizaine de Marocaines

Aboubakar B., 34 ans, un employé du restaurant d’un des frères, est le futur marié. Le choix porté sur sa personne s’expliquerait par le fait qu’il doit de l’argent à la famille et cela « serait un moyen d’éponger sa dette », fait savoir Oise Hebo. Avoir un appartement est l’un des préalables pour se marier. Son employeur, Ismaël L., lui fournit un bail de location d’un appartement de la Résidence Jeanne-Hachette. Karima L., sœur de son patron, s’occupe des démarches administratives, la future ne sachant parler ni lire le français. Moncef L., le dernier frère, entre en scène. Il donne des conseils vestimentaires au futur marié. Aboubakar sera écroué juste après le mariage, mais ne recevra pas la visite de sa femme. Seule son ancienne compagne le fera. Libéré, il vit désormais avec elle. La jeune épouse se retrouve seule et retourne au Maroc et y reste.

À lire : Espagne : des Marocains payaient 10 000 euros pour un faux mariage

Poursuivi pour association de malfaiteurs dans le but d’organiser un mariage blanc, tous les mis en cause excepté la jeune épouse comparaissent devant le tribunal de Beauvais. « Il y a bien eu une entente établie entre les prévenus pour organiser ce mariage », estime la substitute du procureur. Elle réclame 15 mois de prison et 500 euros d’amende pour Aboubakar B. ; 12 mois dont six avec sursis et 500 euros d’amende pour Karima L., « la tête de l’organisation » ; 12 mois dont 10 avec sursis et 500 euros d’amende pour Ismaël L. ; 8 mois de prison dont quatre avec sursis et 200 euros d’amende pour Moncef L. Tout est basé sur des hypothèses que rien ne confirme ! », dénonce Romain Boulet, avocat de Karima L. Le verdict sera rendu le 12 janvier 2023.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Famille - Mariage

Aller plus loin

Turquie : quatre Marocaines au cœur d’un réseau de faux mariages

Quatre femmes marocaines ont été interpellées avec deux complices turcs. Il leur est reproché leur implication dans un réseau d’arnaque et d’arrangement de faux mariages.

Espagne : des Marocains payaient 10 000 euros pour un faux mariage

La police a procédé au démantèlement d’un réseau criminel spécialisé dans la célébration de faux mariages entre citoyens espagnols et étrangers d’origine marocaine en vue de...

Mulhouse : le mariage cauchemardesque d’une Marocaine a pris fin

Un Marocain résidant à Mulhouse a comparu devant le tribunal pour des charges de violence habituelle, de séquestration et d’agressions sexuelles envers son épouse. Il a été...

France : ils déboursent une somme astronomique pour bénéficier d’un mariage blanc

Après plus d’un an d’enquête, la direction interdépartementale de la police aux frontières (PAF) du Mesnil-Amelot, en coordination avec la Brigade mobile de recherche de la PAF...

Ces articles devraient vous intéresser :

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à...

Hôtels au Maroc : la fin du certificat de mariage ne plaît pas à tout le monde

Au Maroc, la levée de l’exigence d’un certificat de mariage dans les hôtels est loin de faire l’unanimité. Alors que certains Marocains ont célébré cette évolution comme une étape vers plus de liberté personnelle et de vie privée, d’autres estiment que...

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Hiba Abouk et Achraf Hakimi séparés ? Hiba Abouk répond

Hiba Abouk, femme d’Achraf Hakimi, répond aux rumeurs de ces derniers jours annonçant une prétendue crise dans son couple. L’actrice d’origine tuniso-libyenne assure qu’il s’agit de fake news.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...