Violence contre les femmes : dénonciation du vide juridique

21 juillet 2003 - 09h49 - Maroc - Ecrit par :

L’Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes (Centre d’écoute et d’orientation juridique et de soutien psychologique pour femmes victimes de la violence) a dénoncé, vendredi à Casablanca, le vide juridique concernant la violence conjugale. Faisant le bilan de son activité de janvier 2002 à mai 2003, le Centre a fait remarquer, au cours d’une conférence de presse, que des femmes continuent de subir la violence, notamment, conjugale, signalant que le Centre a enregistré au cours de cette période des cas de violence physique (17,35 %), psychologique (47,80 %), sexuelle (4,07 %) et économique (30,78 %).

Dans ce cadre, les responsables du Centre ont précisé que les femmes mariées sont les plus exposées à la violence (76,99 %) que les divorcées (11,23 %), indiquant que l’agresseur est souvent l’époux (85,93 %) ou l’ex-mari en cas de divorce.
Pour ce qui est de la violence économique, les responsables du Centre ont indiqué que celle-ci a concerné 268 dossiers traités par le centre d’écoute (30,78 %) dans lesquels des femmes se plaignent d’être dépouillées par leurs époux de leurs biens.
Face à cette situation, les responsables du Centre ont souligné qu’en plus de la mission d’écoute des victimes de la violence, leur association, en coordination avec le reste du mouvement féminin représenté au sein du Printemps de l’égalité, oeuvre à la mise en place de textes protégeant la femme contre toutes les formes de violence.
Créé en 1995, le Centre d’écoute et d’orientation juridique et psychologique pour femmes agressées est une association ayant pour mission la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Il est membre du tribunal arabe et du réseau maghrébin de lutte contre la violence, du réseau africain des cliniques juridiques, du collectif contre la corruption et organise des conférences, tables rondes et ateliers de formation sur la violence à l’égard d’es femmes.
Par ailleurs, les responsables du Centre ont annoncé la parution aux éditions « Le Fennec » d’un ouvrage analysant l’expérience maghrébine en matière de violences subies par les femmes sous le titre : Casablanca, Alger, Tunis, Femmes unies contre la violence.
Ce livre a été réalisé par le Centre d’écoute (Maroc), SOS femmes en détresse (Algérie) et l’Association tunisienne des femmes démocrates.

MAP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Moudawana (Code de la famille) - Lois - Femme marocaine

Aller plus loin

Maroc : la police réagit après la diffusion d’une vidéo violente

Après la diffusion à grande échelle sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant une altercation entre deux filles et le conducteur d’une voiture à Khouribga, la Direction...

Ces articles devraient vous intéresser :

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Réaction de la mère d’Achraf Hakimi après les accusations de viol

La mère du latéral droit marocain du PSG, Achraf Hakimi, a réagi aux accusations de viol portées par une femme de 24 ans contre son fils. Cette semaine, le joueur a été mis en examen par la justice.

Maroc : la grande réforme du Code de la famille est lancée

Suite aux instructions du roi Mohammed VI, le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’active pour la réforme du Code de famille.

Maroc : les femmes divorcées appellent à la levée de la tutelle du père

Avant l’établissement de tout document administratif pour leurs enfants, y compris la carte d’identité nationale, les femmes divorcées au Maroc doivent avoir l’autorisation du père. Elles appellent à la levée de cette exigence dans la réforme du Code...

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Un ancien ministre interdit de quitter le Maroc après ses propos sur le roi Mohammed VI

Les autorités marocaines ont interdit à l’ancien ministre Mohamed Ziane de quitter le royaume, après ses déclarations contre le roi Mohammed VI dont il dénonçait l’absence prolongée.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Le harcèlement sexuel des mineures marocaines sur TikTok dénoncé

Lamya Ben Malek, une militante des droits de la femme, déplore le manque de réactivité des autorités et de la société civile marocaines face aux dénonciations de harcèlement sexuel par des mineures sur les réseaux sociaux.