Une nouvelle vision pour le produit Maroc

6 février 2008 - 01h44 - Economie - Ecrit par : L.A

A quoi ressemblera la promotion économique du Maroc en 2008, menée tambour battant par le CMPE ? Au Centre marocain de promotion des exportations, l’on parle plutôt d’une « nouvelle orientation des activités ». Objectif : accompagner les stratégies et le développement des secteurs exportateurs et exploiter au maximum les opportunités offertes dans le cadre des ALE, conclus par le Maroc.

A noter cependant que les prévisions budgétaires du centre ont été élaborées cette année, sur la base de coupes déjà opérées en 2007. L’on évoque des changements importants dans le financement des actions de promotion. Pour l’heure, le budget du CMPE n’est pas révélé, mais de sources proches de la direction générale, on parle d’augmentation.

Elle résulterait principalement du reliquat de la Taxe parafiscale due au titre de 2005. Rien ne renseigne sur les 50 activités et actions promotionnelles sur 17 marchés, inscrites à l’agenda 2008 du CMPE, contre 38 l’année dernière. Au total, ce sont 22 missions d’hommes d’affaires dont 13 sectorielles. Six actions de communications, 8 promotionnelles, 12 salons spécialisés et 2 foires sectorielles sont également au programme. On notera au passage un léger recul du nombre d’activités promotionnelles en faveur du secteur agroalimentaire. Quatre seulement sont prévues cette année. Elles étaient au nombre de 6 en 2005.

Le textile/habillement a enregistré un petit recul, passant de 12 à 11 actions, alors qu’il vient de bénéficier d’une enveloppe de 20 millions de DH, dans le cadre d’un contrat-programme. Les NTIC, qui bénéficient d’un contrat-programme, ont glané une action de plus pour passer à 3. Alors qu’elles n’étaient pas éligibles en 2005, les IMMEE ont gagné 8 actions pour passer à 11, contre 3 seulement en 2007. L’automobile fait du sur-place, avec 2 actions. Le BTP est passé de 4 actions l’année dernière à 7, en 2008. Le cuir a doublé ses actions entre 2007 et 2008. Il est passé de 3 à 6 actions.

Les dépenses prévisionnelles, estimées à plus 108 de millions de DH, seraient financées à hauteur de 46,5% par le montant de la quote-part de cette taxe, soit 63,8 DH, perçue au titre de l’exercice 2005. En plus des 20,8 représentants 15% du reliquat de la TPFI, l’année dernière. Les ressources propres du centre y contribueront à hauteur de 17%, soit 23, 4 DH.

Reste à trouver le financement des 11,5% pour boucler le budget. Pour y parvenir, des coupes réglées, ce fut le cas en 2007, consistant à arbitrer quant à l’opportunité ou non de participer à telle ou telle autre campagne de promotion. A rappeler que pour minimiser ses charges, le Conseil d’administration du CMPE, en concertation avec le ministère des Finances, continue de plaider pour une 2e opération de départs volontaires, aussi bien chez les cadres que le personnel subalterne.

D’ores et déjà, le CMPE annonce de gros changements dans le financement de ses nouvelles actions promotionnelles, conformément à la stratégie du ministère du Commerce extérieur. Pour cela, le centre est en train d’élaborer une étude stratégique pour le développement des exportations et de mettre en place une vision volontariste à l’instar des chantiers ouverts dans ce sens, tels que Visions 2010 pour le tourisme ou 2015 pour l’artisanat.

L’outil d’exécution de sa nouvelle stratégie, « Export 2020 », devrait permettre de disposer d’un plan d’action à moyen et long termes, avec un ancrage aux priorités sectorielles du plan Emergence, pour favoriser le développement industriel et « Métiers mondiaux au Maroc ». Partant, l’un des axes consistera à créer une identité visuelle, symbolisant l’image de marque du Produit Maroc, à estampiller sur tous les produits à l’export.

Le montant du budget d’investissement, lui, est estimé à un peu plus de 102,2 de DH dont près de 101,4 millions de DH d’immobilisations en non-valeurs. Il devrait couvrir toutes les actions promotionnelles engagées par le CMPE. Autant dire que la promotion est au cœur de notre système politico-économique.

D’ailleurs, dans un entretien accordé à L’Economiste, le ministre des Affaires générales et économiques, a longuement plaidé pour le renforcement de la diplomatie économique. Nizar Baraka avait même évoqué la nécessité de mettre en réseau les agences de promotions et fédérer leurs actions par une agence dédiée, relevant de la Primature. Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le nouveau ministre du Commerce extérieur est déterminé à donner une nouvelle orientation à la promotion économique. L’appel d’offres pour la création d’un logo Produit du Maroc, en est une étape.

Faites vos choix

Le coût prévisionnel des activités promotionnelles pour cette année s’élève à 89.365.000 DH. C’est l’agro-industrie qui se taille la part du lion avec une enveloppe de 31.940.000 DH, suivie du textile/habillement, 12.198.750 DH. En termes de coûts, ces deux secteurs engloutissent 68% des dépenses dont 42 pour le premier. Les parents pauvres de la promotion sont l’automobile et les NTIC. Le premier reçoit 5% du budget de la promotion et pèse 4%, au même titre que les NTIC, dans les coûts. Ce dernier secteur absorbe 7% des activités promotionnelles.

L’Economiste - B.T.

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Sujets associés : Exportations - Politique économique - Accord de libre échange

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