L’imam de Bordeaux dévoile les multiples injustices du conflit Hamas-Israël

« C’est une guerre des injustices. Une injustice a créé une autre injustice, c’est une histoire sans fin qui dure depuis des décennies, car chaque camp revendique son droit. Mais aucune cause, aussi juste soit-elle, ne justifie qu’on massacre des enfants, des femmes ou des vieillards. Ici, les premières victimes ont été les juifs », a commenté l’imam de Bordeaux dans une interview accordée au Parisien. Le Hamas, un mouvement islamiste ? « C’est faux et impossible, répond Tareq Oubrou. Quelle que soit l’oppression d’Israël, ce qu’ils ont fait le 7 octobre, s’attaquer à des civils, est un acte terroriste, contraire au droit international, mais aussi au droit canonique islamique. Dieu dit qu’on ne tue pas des enfants, même en temps de guerre. »

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« Le Hamas ne peut pas prendre dans le Coran ce qui l’arrange, et rejeter ce qui le dérange », fustige le dignitaire avant d’insister : « Le Hamas, ce n’est pas la Palestine, ni les musulmans, ni même, d’ailleurs, les Arabes ! Il faut absolument combattre ce raccourci qui crée encore plus d’injustices, à Gaza et ici, en France. » Rappelant que le point de départ du conflit israélo-palestinien « est une revendication territoriale », il fait remarquer que « le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou mobilise la religion, pour mobiliser les bases, les consciences », afin d’arriver à ses fins. En conséquence, « il y a une radicalisation religieuse des colons israéliens. Et en face, le Hamas fait exactement pareil en appelant au Jihad. La religion devient un instrument du politique », note l’imam de Bordeaux.

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Quelle solution envisageable pour mettre fin au conflit ? « Éradiquer le Hamas d’aujourd’hui ne servira à rien : il y aura un Hamas bis… Pour moi, il faudrait un état binational. Mais cela parait aujourd’hui impossible, bien sûr, les deux camps refuseraient ce type de solution », analyse-t-il. Se prononçant par ailleurs sur une importation du conflit en France où plus de 100 actes antisémites ont été recensés depuis une semaine, Oubrou explique que « c’est un classique ». « Cette situation en Israël dépasse ses frontières, c’est un problème international. Je le dis aux auteurs de ces faits : si vous êtes musulman et que vous faites un acte antisémite, vous blasphémez. Le Coran est empli de récits d’Israël. S’en prendre aux juifs, cela revient à dire que Dieu lui-même s’est trompé. Oui, on peut être en conflit avec les gens d’Israël… mais pas religieusement », ajoute-t-il.