France : des Algériens condamnés pour trafic de mineurs marocains

14 janvier 2024 - 14h00 - France - Ecrit par : S.A

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné six ressortissants algériens, accusés d’avoir drogué et poussé des mineurs marocains à voler des touristes au pied de la tour Eiffel.

Le verdict est tombé. Jugés notamment pour traite d’êtres humains aggravée et trafic de stupéfiants par le tribunal correctionnel de Paris, six ressortissants algériens, âgés de 23 à 39 ans, ont écopé vendredi des peines d’un à six ans de prison ferme, assorties d’amendes allant de 5 000 à 8 000 euros. Ils ont été également condamnés à verser solidairement 20 000 euros à chacun des douze mineurs constitués parties civiles en réparation des dommages subis. Cinq des prévenus, dont certains étaient sous le coup d’une obligation de quitter le sol français préalablement au procès sont définitivement interdits du territoire français.

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Lors du procès, les avocats de la défense « ont juxtaposé deux misères, celle des adultes jugés et celle des enfants victimes », évoqué « la trajectoire commune » des victimes comme des prévenus, leur « parcours migratoire traumatique », qui les a laissées « dans une situation de grande errance à l’arrivée en France », rapporte BFMTV. Clothilde Humbert, avocate de Abderraouf S., a évoqué la « survie au quotidien » dans les squats, « les problèmes d’électricité, de clés, de personnes » qui ressortent des conversations (sous écoute). Sans oublier la nécessité de payer le loyer et les difficultés d’une vie « aux prises avec des marchands de sommeil ». L’ensemble des prévenus, « marqués, abîmés par la rue », a reconnu « des choix dictés par la grande précarité », les trafics, les vols, voire des coups donnés à des mineurs au Trocadéro, dira l’avocate Yasmine Ouaou.

À lire :Trafic de mineurs marocains : des Algériens devant la justice française

Pour le tribunal, les faits sont d’une « extrême gravité » étant donné « les dommages portés à l’intégrité physique et psychique des jeunes ». Si l’existence d’un réseau « hiérarchisé et structuré » n’était pas avérée, l’enquête avait bien permis de mettre en lumière « un système d’exploitation horizontal », a-t-il estimé, avant de prononcer son jugement.

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