Trafic d’humains : des Marocains jugés à Bordeaux pour exploitation d’ouvriers

4 juin 2024 - 07h00 - France - Ecrit par : S.A

Les gendarmes de la compagnie de Langon Toulenne ont démantelé un réseau de trafic d’êtres humains actif entre la Gironde et le Lot-et-Garonne depuis 2022, et arrêté cinq Marocains. Leur procès s’ouvrira le 10 juin prochain devant le tribunal correctionnel.

Tout est parti d’une plainte de quatre individus de nationalité marocaine déposée fin 2023 contre leur employeur en raison du non-paiement de leurs salaires de l’année 2022. Ils ont été embauchés au Maroc en contrepartie du versement à l’employeur de quelques milliers d’euros. On leur a promis un travail bien rémunéré en France, le transport et un logement. Une enquête est alors ouverte. Le gérant de l’entreprise est soupçonné d’organiser un trafic d’êtres humains entre la France et le Maroc. Soupçon confirmé par les investigations menées par les militaires de la brigade territoriale autonome et de la brigade de recherches de Langon-Toulenne.

À lire :Procès à Paris : des mineurs marocains drogués et exploités par des Algériens

Le 27 mai 2024, les gendarmes ont mené une opération judiciaire dans le Marmandais et en Réolais, du côté de Monségur (Gironde) et ont découvert que plusieurs employés dans les vignes n’étaient pas régulièrement rémunérés et qu’une quinzaine d’employés vivaient dans des conditions indignes dans plusieurs logements. Parmi les victimes de ce trafic, figurent trois Marocains en situation irrégulière. Les enquêteurs ont réussi démanteler ce réseau de trafic d’êtres humains. Ils ont arrêté cinq individus, originaires du Maroc, de la même famille : deux frères âgés de 58 ans et 44 ans, de leurs conjointes, et du fils de l’un des frères, âgé de 28 ans.

À lire :Trafic de mineurs marocains : des Algériens devant la justice française

Après leur arrestation, les suspects ont été placés en garde à vue. Lors de leur audition, ils « ont à demi-mot reconnu les faits et ont essayé de minimiser la gravité de la situation », rapporte Républicain Sud-Gironde. Après leur présentation devant un magistrat du parquet de Bordeaux le 29 mai 2024, trois des employeurs ont été placés en détention provisoire, tandis que deux ont été placés sous contrôle judiciaire avec l’interdiction de quitter le territoire national et d’entrer en contact avec les victimes. Leur procès s’ouvrira le 10 juin prochain devant le tribunal correctionnel.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Trafic

Aller plus loin

Traite des êtres humains : les Etats-Unis critiquent le Maroc

Dans son dernier rapport annuel sur la traite d’êtres humains, le Département d’État américain place une nouvelle fois le Maroc au niveau 2, pointant quelques défaillances face...

Dans le Tarn-et-Garonne, des Marocains exploités

Le tribunal judiciaire de Montauban va examiner les 20 et 21 janvier l’affaire d’un réseau qui exploitait des migrants sans papiers dont des Marocains dans des fermes agricoles...

Une cheffe d’entreprise marocaine condamnée en Gironde

Une Marocaine et son entreprise spécialisée dans la viticulture ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Libourne.

Trafic de mineurs marocains : des Algériens devant la justice française

Des Algériens soupçonnés de trafic de mineurs isolés étrangers dont des Marocains, de stupéfiants, de psychotropes et de recel de vols comparaitront en décembre devant le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Un entrepreneur fait condamner la ville de Tanger

Le tribunal administratif de la ville de Tanger a donné raison à une société chargée de travaux routiers, qui a poursuivi le Conseil préfectoral de Tanger-Assilah présidé par le dirigeant du Parti authenticité et modernité, Mohamed El Hamidi en...

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.