Chiens errants : le Maroc sort les grands moyens

5 mai 2025 - 16h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le Maroc a fait de la lutte contre la prolifération des chiens errants une priorité. En témoignent les actions menées par le ministère de l’Intérieur dans ce sens au cours des cinq dernières années.

Répondant à une question écrite adressée par la députée du Groupe Haraki, Fadoua El Hayani, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a affirmé que les chiens errants représentent une menace majeure pour la santé publique, étant à la fois la principale source et le principal vecteur de maladies graves telles que la rage. La responsabilité de leur gestion incombe principalement aux conseils communaux et à leurs dirigeants, qui ont pour mission de mettre en œuvre des mesures de prévention et de protection de la santé collective, a-t-il précisé, avant d’évoquer le soutien que son département apporte aux collectivités territoriales, en vue de renforcer leurs capacités opérationnelles.

À lire :Maroc et chiens errants : la polémique enfle

« Au cours des cinq dernières années, un montant total de 80 millions de dirhams a été mobilisé pour l’acquisition de véhicules et d’équipements dédiés à la collecte, à la surveillance et à la gestion des animaux errants », a dévoilé Laftit. Autre action phare : la signature en 2019 d’une convention-cadre de partenariat et de coopération réunissant plusieurs acteurs clés, notamment le ministère de l’Intérieur via la Direction générale des collectivités territoriales, le ministère de la Santé et de la Protection sociale, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ainsi que l’Instance nationale des vétérinaires. À en croire le ministre, cette démarche a permis le renforcement de la synergie entre ces institutions qui ont mis en place une approche intégrée reposant sur des méthodes scientifiques éprouvées, dont l’efficacité a été démontrée dans plusieurs pays.

À lire : Le Maroc accusé d’exterminer des millions de chiens errants

« Cette approche à deux volets permettra de réduire progressivement les populations d’animaux errants », a assuré Laftit. Son département déploie également un programme ambitieux visant à établir 130 bureaux collectifs de protection de la santé, en partenariat étroit avec les collectivités territoriales, dans le cadre de son plan d’action décennal (2019-2025). Il vise à pallier le déficit d’infrastructures dans les zones dépourvues de telles structures. Destiné à couvrir 1 244 communes réparties dans 53 régions, ce programme mobilise une enveloppe budgétaire de 1 040 millions de dirhams. Il mobilise également une équipe pluridisciplinaire composée de 260 vétérinaires, 260 médecins, 260 techniciens en protection de la santé, ainsi que de 130 vétérinaires spécifiquement chargés de la gestion des refuges pour animaux.

À lire :Maroc : faut-il abattre les chiens errants ?

Selon le ministre, un projet de décret relatif à la loi n° 56.12, visant la protection contre les dangers canins, est en cours d’élaboration. Il intègre une approche respectueuse des animaux. De plus, le ministère alloue annuellement 40 millions de dirhams à l’Institut Pasteur, pour l’achat de vaccins et sérums distribués dans 565 centres, complétant le budget des collectivités qui dépensent également pour ces produits.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Animal - Ministère de l’Intérieur (Maroc) - Gouvernement marocain

Aller plus loin

Chiens errants : le Maroc n’y arrive décidément pas

Alors qu’il sort de grands moyens pour lutter contre la prolifération des chiens errants après les accusations selon lesquelles le Maroc envisagerait d’abattre trois millions de...

À Tanger, la prolifération des chiens errants inquiète

Des meutes de chiens errants sèment la terreur dans plusieurs quartiers de la ville de Tanger, troublant la quiétude des habitants.

Les chiens errants, un problème qui empoisonne la vie des Casablancais

Casa Environnement a montré ses limites dans la gestion des animaux errants à Casablanca. L’efficacité de ses actions est remise en cause, surtout après l’attaque de chiens...

Maroc et chiens errants : la polémique enfle

Un responsable marocain dément les accusations selon lesquelles le Maroc envisagerait d’abattre trois millions de chiens errants avant la Coupe du monde 2030 qu’il co-organisera...

Ces articles devraient vous intéresser :

Tanger Med : Un recrutement qui fait polémique

Zineb Simou, la parlementaire du parti Rassemblement national des Indépendants (RNI), a interpellé le gouvernement d’Aziz Akhannouch sur un recrutement au port de Tanger Med jugé exclusif.

Maroc : le ministère de l’Intérieur traque certains projets

Le ministère de l’Intérieur a décidé de renforcer son contrôle sur les projets de développement à travers le pays. Cette initiative fait suite à des observations inquiétantes concernant des retards volontaires dans l’exécution de ces projets, visant à...

5G, fibre, cloud ... les grandes ambitions du Maroc

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a dévoilé les grands axes clés de la stratégie nationale Digital Morocco 2030. Le Maroc nourrit de grandes ambitions pour l’économie numérique.

Maroc : les nouvelles mesures fiscales dévoilées

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a déposé au Parlement samedi le projet de loi de finances pour 2025. Les mesures fiscales proposées visent à simplifier les procédures douanières et à intensifier la lutte contre la fraude.

Le Maroc en passe d’autoriser les VTC

Abdelouafi Laaftit, ministre de l’Intérieur, travaille à mettre fin aux tensions persistantes entre les chauffeurs de taxis, qui dénoncent « une concurrence déloyale », et les opérateurs de VTC, qui réclament une légalisation de leur activité.

En fin de compte, les fonctionnaires marocains (très) bien payés

Le gouvernement marocain a revu à la hausse les salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Younès Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, est porteur de cette bonne nouvelle.

Taxis : le Maroc veut tourner la page du chaos

Au Maroc, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a décidé de mettre fin au chaos des chauffeurs de petits et grands taxis à travers la mise en place de mesures administratives et organisationnelles mais aussi la prise de mesures coercitives à...

Maroc : du souci pour les exploitants de taxis

Au Maroc, les exploitants de taxis ont l’obligation de déclarer les conducteurs et leurs adjoints auprès des services compétents des préfectures avant le 31 mars 2025, au risque de perdre leur licence.

Les Marocains paieront plus cher la bonbonne de gaz

Comme décidé par le gouvernement, le prix de la bonbonne de gaz va augmenter dès l’année prochaine. Celle-ci devrait se poursuivre les années suivantes.

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...