
Spoliation immobilière : un MRE à la tête d’un vaste réseau
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Débuté le 31 mars dernier, le procès de l’affaire Apollonia, considérée comme l’un des plus grands scandales immobiliers en France, et dans laquelle est cité le Maroc, se poursuit devant le tribunal judiciaire de Marseille.
Une nouvelle audience a lieu lundi. À la barre, Jean Badache, 70 ans, principal prévenu, accompagné de sa femme Viviane, 68 ans, et leur fils Benjamin. Ce directeur commercial et gérant de fait et 13 autres personnes dont un avocat et trois notaires, et une société sont poursuivis pour des faits d’escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux et blanchiment en bande organisée. Ils auraient collecté environ un milliard d’euros sur la vente de plus de 5 000 biens auprès de 762 victimes. Celles-ci sont représentées par 110 avocats dans cette grosse arnaque remontant à 2008.
Au cours des 15 ans d’enquête et d’instruction, plus de 7,5 millions d’euros ont été saisis, en France, en Suisse, au Luxembourg et au Maroc, rapporte Le Parisien. Quatre biens immobiliers ont été également saisis en France et un au Maroc, ainsi que des objets de luxe. Les prévenus encourent dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende. La société Apollonia, basée à Aix-en-Provence et spécialisée dans le conseil immobilier en défiscalisation, risque jusqu’à cinq millions d’euros d’amende. Cette société a été créée au milieu des années 2 000 par Jean Badache, sa femme (agent immobilier) et son fils.
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Les prévenus ont réussi à convaincre des particuliers – médecins, dentistes et professions paramédicales – de souscrire à des projets d’investissements immobiliers autofinancés. Avec des documents falsifiés, ils obtenaient des crédits immobiliers auprès des banques. Sauf que « l’autofinancement promis n’était qu’un mirage », résume l’ordonnance du juge. La clientèle se retrouve lourdement endettée.
Lors de cette cinquième semaine d’audiences, Badache est mis sur la sellette. « Je reconnais avoir acheté énormément de bijoux à mon épouse, ils ont été saisis même ceux qu’elle portait sur elle », a-t-il ainsi lâché avant de décrire longuement sa façon de travailler. « Si nous sommes condamnés, j’ai bien conscience que l’on ne nous rendra rien et qu’on nous laissera râpés comme une dinde de Noël », a ajouté celui qui est poursuivi pour « escroquerie en bande organisée », « faux : altération frauduleuse de la vérité dans un écrit », « usage de faux en écriture » et « blanchiment aggravé ».
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Le principal prévenu a longuement incriminé les victimes. « Ces gens ne se sont pas engagés à la légère », a-t-il poursuivi, niant tout « harcèlement ou démarchage agressif », insistant sur le rôle des clients aujourd’hui parties civiles. « Ils n’ont pas posé des questions y compris des mois après pour signer des procurations. Je m’adresse à des gens qui ont un niveau d’instruction qui n’est pas celui d’un OS ou d’un manœuvre dans une entreprise, mais à des gens qui ont 7 à 10 ans d’étude, ce ne sont pas des analphabètes. Ils peuvent dire oui ou non ! »
Des propos ont provoqué l’agacement de Jean Imbert, vice-président de l’association des victimes. « Il ne manque ni de culot, ni d’imagination. Il ment beaucoup ou alors il est totalement incompétent. Est-ce qu’être un bon commercial vous autorise à profiter de la naïveté ou de la confiance que vous ont confiées des investisseurs, à envoyer les dossiers à plusieurs banques en cachant que d’autres prêts sont demandés », a-t-il dénoncé. « On a entendu des témoignages de commerciaux et du personnel d’Apollonia, on sait qu’il ment. C’est lui qui était à la tête de tout, il pilotait et tout le monde avait le petit doigt sur la couture du pantalon. »
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Le procès se poursuivra jusqu’au 6 juin prochain.
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