Bruxelles : procès des meurtriers d’un Marocain, torturé à mort

Poursuivis pour torture ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, viol et séquestration, les accusés ont comparu jeudi devant les assises de Bruxelles. L’affaire remonte au 8 mars 2022, lorsque la victime, Yacine El M’Rabet, a été retrouvée inconsciente sur le trottoir de la rue des Visitandines, dans le quartier des Marolles à Bruxelles. Le quadragénaire était sérieusement amoché. Des marques de fer à repasser étaient visibles sur son ventre et son torse et sa peau arrachée. Transféré d’urgence à l’hôpital, il succombe une demi-heure plus tard, relaie La Libre.

Yacine a été brûlé à l’ammoniac et au fer à repasser au niveau des parties génitales, révèle l’autopsie. Le quadragénaire était connu comme un consommateur et un dealer de cocaïne dans son quartier. Il stockait la drogue dans son appartement, au 8ᵉ étage d’une tour HLM, lieu de deal de deux gangs très actifs à l’époque. Le premier, spécialisé dans la vente de cannabis, serait dirigé par l’oncle d’Ahmed Battouti, résidant au Maroc. Le jeune homme serait l’un des leaders du réseau. La seconde organisation criminelle est active dans le trafic de cocaïne.

À lire : Rabat : un homme victime d’un enlèvement, d’une séquestration et de tortures

D’après certains témoins, des proches de Yacine, ce dernier aurait chauffé une boîte fermée comportant de la cocaïne pour inhaler la fumée, détruisant la marchandise qu’il était censé conserver. Dans l’incapacité de payer cette dette, il a dû subir des représailles de la part de ses patrons. Fin juin 2022, les deux accusés et quatre “gérants” du premier gang ont été interpelés pour le meurtre de Yacine M’Rabet, survenu deux mois plus tôt.

Lors du procès, Michaël Pindeville a admis avoir torturé la victime et lui avoir fait subir des brûlures au fer à repasser, à l’ammoniac. Il a également reconnu avoir descendu le corps dans la rue. Quant à Ahmed El Battouti, il a avoué avoir marqué Yacine au fer à repasser pour avoir détruit la cocaïne dans le coffre. Les quatre “gérants”, eux, ont bénéficié d’un non-lieu.