Des fruits du Maroc vendus comme français

2 juillet 2025 - 15h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Un grossiste de Dordogne a étiqueté des fruits rouges du Maroc, des Pays-Bas ou du Guatemala comme français et s’est vu infliger une peine de prison et une grosse amende.

Tout est parti d’un reportage de l’émission Zone interdite, diffusé en 2022 sur M6. Celui-ci révèle que l’entreprise Fruits rouges du Périgord a « francisé » 412 tonnes de fruits étrangers, notamment framboises, myrtilles, groseilles, mûres, cassis, châtaignes et kiwis importés principalement du Maroc, du Portugal et des Pays-Bas, et de « manière plus marginale du Guatemala, entre 2020 et 2021 ». Ensuite, elle revendait ses produits auprès d’enseignes de la grande et moyenne distribution sur l’ensemble du territoire national. Les tonnages écoulés représentent 5 % de la production française annuelle de fruits rouges, soit l’équivalent de plus de 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires, estime le syndicat agricole Coordination rurale.

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« Cette pratique commerciale trompeuse consiste à présenter comme français des produits qui ne le sont pas, en falsifiant leur étiquetage d’origine », fait valoir la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un communiqué. Et, l’entreprise Fruits rouges du Périgord en a fait les frais. Selon la direction de la répression des fraudes, elle a écopé lundi d’un an de prison avec sursis et d’une amende de 50 000 euros au lieu d’une amende de 150 000 euros comme l’avait requis le ministère public pour « tromperie ».

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Sur décision du tribunal de commerce, la société Fruits rouges du Périgord a été liquidée en août 2023.

L’année dernière, près de 10 000 contrôles ont été réalisés sur l’ensemble du territoire par la DGCCRF, « révélant des anomalies dans environ 30 % des cas », fait savoir le ministère de l’Agriculture. Les services de la répression des fraudes entendent maintenir « une forte pression de contrôle sur ce sujet cette année », où la grogne persistante des agriculteurs français face à la concurrence de certains produits d’origine étrangère persiste.

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