Ces chiffres ont été révélés par Abdelkrim Meziane Belkih, le secrétaire général du ministère de la Santé, lors d’une journée d’étude organisée mardi 1ᵉʳ juillet au Centre antipoison et de pharmacovigilance à Rabat. Délivrant à l’occasion le message du ministre Amine Tehraoui, il a rappelé que le phénomène touche notamment « les zones rurales, les familles vivant dans les zones isolées et les catégories sociales fragiles », soulignant que cette situation appelle « une réponse rigoureuse, rapide et équitable ».
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Les régions de Marrakech-Safi, Souss-Massa, Béni-Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet et Casablanca-Settat sont particulièrement touchées par ces piqûres de scorpions et morsures de serpents. Les enfants de moins de 15 ans sont les plus exposés au risque de décès en raison de la petite taille de leur corps et de la vulnérabilité de leurs organes vitaux, a-t-il expliqué. En moyenne, 25 000 cas de piqûres de scorpion et près de 250 cas de morsures de serpent sont enregistrés chaque année au Maroc, a indiqué le responsable, notant que ces chiffres alarmants révèlent « une réalité médicale sérieuse qu’on ne peut ni sous-estimer, ni ignorer. »
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Le ministre, de la Santé, dans son message lu par le secrétaire général du ministère, énumère aussi des facteurs aggravants tels que « l’éloignement géographique, le manque d’informations, ou encore la difficulté d’accès rapide à des traitements appropriés ». La stratégie nationale de lutte contre les intoxications, en place depuis 20 ans et qui s’articule autour de « quatre piliers fondamentaux : la prévention, la prise en charge médicale, la surveillance épidémiologique et la sensibilisation communautaire », est en place depuis plus de 20 ans, a permis de réduire le taux de létalité lié aux piqûres de scorpions qui « est passé de 2,37 % à 0,14 % », ainsi que le taux de mortalité dû aux morsures de serpent qui a chuté de « 7,2 % à 1,9 % ».
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Pour Abdelkrim Meziane Belkih, ces chiffres traduisent « des avancées tangibles en matière de santé publique, rendues possibles grâce à l’engagement collectif et à l’efficacité des mesures adoptées. » Malgré ces résultats encourageants, des défis restent à relever, a affirmé le responsable, avant d’insister : « L’objectif du “zéro décès”, bien qu’ambitieux, demeure une finalité légitime, fondée sur un engagement à la fois humain et éthique. Chaque vie sauvée compte, et il s’agit là d’un devoir que l’État se doit d’assumer envers tous les citoyens, sans exception ni discrimination. »
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En ce qui concerne la prise en charge des cas de piqûres de scorpions et de morsures de serpents, le responsable a fait savoir que le ministère a acquis cette année plus de 1 200 unités thérapeutiques pour le traitement des piqûres de scorpions, et 600 doses de sérum antivenin contre les morsures de serpents. Ces unités et doses ont été réparties entre les différentes régions et centres hospitaliers universitaires du royaume. En cas de piqûre ou de morsure, le secrétaire général du ministère recommande de se rendre « immédiatement » dans le centre de santé le plus proche. Une semaine de sensibilisation sous le thème « Protégeons-nous contre les envenimations dues aux serpents et aux scorpions » est organisée par le ministère du 1ᵉʳ au 8 juillet, a-t-il annoncé.