
Immobilier à Tanger : des faillites en cascade ?
Le secteur immobilier vit ses heures sombres à Tanger. Certains promoteurs immobiliers ont déjà mis la clé sous la porte.
Le marché immobilier marocain traverse une crise majeure marquée par une baisse des ventes, une hausse des coûts de construction et des blocages administratifs. Une réforme profonde s’impose pour relancer le secteur, dans la perspective de la Coupe du monde 2030.
« Les transactions sont quasiment au point mort depuis plusieurs mois », alerte la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), citée par L’Économiste, ajoutant que l’inflation des prix des matériaux de construction, liée à la hausse du prix du pétrole, pourrait se répercuter sur les prix de vente des logements. Selon les données officielles, les ventes ont régressé de 30 à 40 %. Les chiffres sont plus alarmants en réalité, affirme un membre de la FNPI. Le retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE) durant l’été n’a pas produit les résultats escomptés. « Les MRE, confrontés à une inflation galopante et à une crise du pouvoir d’achat dans leurs pays d’accueil, ne considèrent plus l’achat immobilier comme une priorité », explique une source citée par le quotidien spécialisé.
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Le marché immobilier fait également face à une pénurie de terrains constructibles, non seulement dans les grandes métropoles comme Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech ou Agadir, mais aussi dans les villes moyennes, creusant l’écart entre l’offre et la demande. La lenteur administrative constitue un autre problème auquel est confronté le secteur. Les professionnels dénoncent une durée anormale de traitement des dossiers pouvant aller jusqu’à un an, ce qui freine l’investissement. « La fiscalité locale, notamment la taxe sur les terrains non bâtis (TNB), est également critiquée pour son impact négatif », lit-on.
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Contrairement aux étés précédents où les ventes immobilières connaissent une progression, la tendance est à la baisse cette année. Aucune transaction n’a été enregistrée depuis juin, se désole un notaire de Casablanca. Une situation qui serait due à un blocage de la plateforme Tawtik, utilisée pour la gestion des ventes notariales, suite à une cyberattaque. Par ailleurs, le programme d’aide au logement « Daam Sakan » a du plomb dans l’aile, notamment dans les grandes villes. Son impact est « restreint », reconnaît le président de la FNPI qui appelle à des réformes pour le rendre plus efficace. L’organisation du Mondial 2030 est une aubaine pour relancer le secteur, assure-t-on, soulignant la nécessité de construire tous types de logements (studios, duplex ou villas de luxe) pour accueillir les milliers de visiteurs attendus pour cet événement mondial.
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