
Maroc : l’utilisation illégale des voitures de l’État
Au Maroc, une circulaire du ministre de l’Intérieur, publiée l’an dernier, rappelle avec fermeté les règles encadrant l’usage des biens collectifs et exige l’inventaire...
Interpellée par le député Nabil Dakhch, représentant la circonscription de Rabat-Océan pour le Mouvement populaire (MP, opposition), Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, s’explique sur l’évolution des crédits affectés au parc automobile de l’État, qui fait l’objet de critiques en raison des usages jugés abusifs.
« Les enveloppes globales consacrées à la flotte automobile ont atteint en moyenne 3,094 milliards de dirhams au titre des exercices 2024 et 2025, contre 2,673 milliards en moyenne entre 2020 et 2023 », a précisé Nadia Fettah en réponse à une question écrite du député Nabil Dakhch, représentant la circonscription de Rabat-Océan pour le Mouvement populaire (MP, opposition). « […] ces crédits demeurent toutefois inférieurs à ceux observés durant la période 2012-2014, lorsque la moyenne annuelle s’élevait à 3,508 milliards », a-t-elle ajouté, rappelant que « cette évolution découle de la circulaire relative à la gestion maîtrisée des engagements financiers de l’État et des établissements publics pendant l’état d’urgence sanitaire. »
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Selon cette circulaire, les administrations sous tutelle doivent limiter ou abolir les dépenses jugées non essentielles, en particulier celles liées aux déplacements, au transport et à l’entretien de la flotte, à l’exception des secteurs sanitaire et sécuritaire. Détaillant la structure de ces dotations, la ministre précise qu’elles couvrent la taxe annuelle sur les véhicules, l’acquisition d’automobiles utilitaires et de service, l’achat de carburants et lubrifiants, ainsi que l’acquisition de deux-roues. « Les carburants et huiles ont absorbé à eux seuls environ 60 % des crédits entre 2021 et 2025 », a-t-elle souligné.
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Cette proportion élevée n’échappe pas non plus aux critiques quant aux excès constatés dans l’utilisation de véhicules officiels pour des trajets privés, sources récurrentes de polémiques locales. Ces dérives appelant à des corrections, des orientations ont été fixées. Celles-ci œuvrent à « réduire le nombre de voitures de service, renouveler progressivement le parc en procédant au retrait des véhicules vétustes, unifier les critères d’acquisition et coordonner les opérations d’achat ». Pour Fettah, il s’avère nécessaire de « mettre en place un dispositif de contrôle plus rigoureux, de développer les compétences professionnelles liées à la gestion de la flotte, de favoriser l’introduction de motorisations électriques et hybrides, et de déléguer les ateliers jugés non indispensables. »
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