Un ministre français s’insurge contre les usines Peugeot et Renault au Maroc

5 décembre 2019 - 11h40 - France - Ecrit par : S.A

La délocalisation des productions des constructeurs français Renault et PSA au Maroc, en Slovénie et en Turquie n’est pas du goût de Bruno Le Maire. Le ministre français de l’Economie a exprimé sa colère, lundi 2 décembre, lors d’une réunion regroupant l’ensemble des acteurs de la filière automobile.

"Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous produisons et nous assemblons au Maroc, en Slovaquie en Turquie pour réimporter en France à des fins commerciales. Je ne me satisfais pas d’un modèle où les deux véhicules les plus vendus en France – la Peugeot 208 et la Renault Clio – ne sont plus produits en France", lance Bruno le Maire. Pour le ministre français de l’Economie, ce modèle de développement est un échec.

Les coûts de production évoqués comme raisons par les constructeurs pour justifier entre autres cette politique ne satisfont pas Bruno Le Maire. Selon lui, c’est l’aveu d’un échec double. "Un échec économique, car il a conduit à délocaliser notre production et à détruire des emplois. La France est le pays d’Europe qui a le plus délocalisé son industrie automobile durant la dernière décennie. Un échec écologique, car il a conduit à l’augmentation des émissions de CO2", a-t-il fait observer, avant de marteler que la France ne veut plus de ce modèle.

Pour inverser la tendance, Bruno Le Maire propose un modèle alternatif. Dans ce sens, le ministre a lancé un comité que pilote Hervé Guyot, ancien PDG de l’équipementier français Faurecia. "La mission est d’évaluer dans les mois qui viennent avec les constructeurs les conditions pour maintenir et relocaliser l’activité en France (...) et améliorer les relations entre donneurs d’ordre et sous-traitants", a-t-il précisé.

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