Maroc : un délai pour la régularisation des habitats non conformes

5 février 2020 - 05h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Dans l’objectif d’aider les familles qui logent dans les habitats anarchiques ou non réglementaires, à se conformer à la loi, en logeant dans des constructions de bonne facture, le législateur a prévu une "amnistie" en faveur de ces logements, entrée en application le 12 janvier dernier. Il s’agit du décret d’application 218 475, relatif à la définition des procédures et des modalités de délivrance des autorisations de rénovation, de démolition et de régularisation.

La lutte contre l’habitat anarchique ou non réglementaire inclut aussi bien les constructions réalisées sans permis, qui ne respectent pas les plans autorisés, les lotissements clandestins, ainsi que les habitats édifiés sur des zones non constructibles comme les lits des oueds ou encore, les fronts de falaise. Et malheureusement, des milliers de familles logent dans ce type d’habitat.

Heureusement que l’adoption de la loi 66-12, relative à la répression des fraudes en matière d’urbanisme, a limité leur prolifération. La loi prévoit, en effet, des amendes qui commencent à 2 000 DH pour les modifications de toutes natures apportées à la façade d’une construction sans autorisation préalable, et vont jusqu’à 5 MDH dans les cas de construction sans autorisation. Et c’est sans compter avec les peines privatives de liberté, indique lavieeco.com.

Les personnes concernées doivent déposer un dossier de demande d’autorisation de régularisation au bureau d’ordre de la commune concernée ou au guichet unique, et ce, dans une période de 2 ans, dès l’entrée en vigueur de ce décret. L’autorisation n’est octroyée que si la construction se situe dans une zone urbaine et répond à un certain nombre de conditions.

Dans le cas où la construction ne respecte pas les conditions telles que les règlements de sécurité à respecter dans les bâtiments, l’hygiène et’esthétique, ainsi que le respect des exigences des documents d’urbanisme, le respect de la hauteur, de la superficie permise et la vocation du bâtiment, il est obligatoire de demander une autorisation de construire afin d’apporter les modifications nécessaires.

Ce n’est qu’après conformité aux conditions, et donc à la loi, qu’un permis de régularisation est octroyé dans un délai maximal de 60 jours, à compter de la date du dépôt de dossier, comme l’indique la loi 25-90 relative aux lotissements, groupes d’habitations et morcellements. De même, toute démolition totale ou partielle d’une construction est conditionnée par l’obtention préalable d’une autorisation dont la durée de validité est fixée à 6 mois. Le dossier doit comprendre, entre autres documents, une étude technique réalisée par un ingénieur spécialisé.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Lois - Régularisation

Aller plus loin

Marrakech : des agents d’autorité visés par une enquête pour constructions anarchiques

Après les auxiliaires d’autorité, c’est le tour des agents d’autorité d’être dans le viseur d’une enquête liée à la prolifération des constructions anarchiques à Marrakech. Les...

Maroc : des promoteurs immobiliers épinglés pour fausses factures

Plusieurs promoteurs immobiliers ont été récemment épinglés à Tanger, Casablanca et Marrakech pour leur implication dans des affaires de fausses factures. Le montant total de...

Maroc : voici ce qui va changer dans le secteur de l’habitat

Le ministère de l’Habitat, de l’aménagement du territoire et de la politique de la ville prépare une nouvelle génération de cahiers des charges.

Ces articles devraient vous intéresser :

Aide au logement au Maroc : le flop ?

Applaudi à son lancement, l’aide au logement ne suscite plus le même engouement. À ce jour, 8 500 personnes ont bénéficié de cette subvention.

Immobilier au Maroc : les MRE pour relancer un marché en berne

Les promoteurs immobiliers comptent sur la saison estivale et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour sortir leur marché de sa stagnation. Ceux-ci figurent d’ailleurs parmi les bénéficiaires du nouveau programme de l’aide au logement.

L’aide au logement connait un succès auprès des MRE

Depuis son ouverture le 2 janvier, le site d’assistance pour l’aide au logement connaît un succès croissant, notamment auprès des Marocains résidant à l’étranger.

Immobilier en Espagne : les Marocains parmi les principaux acheteurs

Le marché immobilier espagnol reste un eldorado pour les investisseurs étrangers. Selon les dernières données, ces derniers ont acquis 15 % des logements vendus au cours du dernier trimestre, soit un point de plus qu’il y a dix ans. Parmi eux se...

Immobilier au Maroc : les notaires contrôleront la provenance de l’argent

Les notaires marocains ont décidé de prendre une part active dans la lutte contre le blanchiment d’argent dans l’immobilier.

Maroc : les crédits "Halal" dopent l’immobilier

Les crédits immobiliers “Halal” accordés aux ménages marocains ont connu une hausse considérable, atteignant 23,1 milliards de dirhams à fin juin contre 20,3 milliards de dirhams à la même période de l’année précédente, indique Bank Al-Maghrib dans une...

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Maroc : l’attestation qui plombe le marché de l’immobilier

Les nouvelles mesures concernant l’attestation fiscale, en vigueur depuis le 1ᵉʳ juillet dernier au Maroc, portent un sérieux coup de frein aux transactions immobilières, dénoncent les notaires.

Aide au logement : succès auprès des MRE

Près d’un quart des potentiels bénéficiaires de l’aide au logement sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les inscriptions ont démarré le 1ᵉʳ janvier.

Airbnb et Booking au Maroc : attention aux impôts

Les contribuables marocains, propriétaires de biens immobiliers, n’ont plus que quelques jours pour déclarer leurs revenus fonciers et payer leurs redevances. À compter du 1ᵉʳ mars, les retardataires subiront la rigueur de la loi.