France : remous autour de la cession d’une mosquée au Maroc

28 janvier 2021 - 17h20 - France - Ecrit par : S.A

À l’heure où le projet de loi confortant le respect des principes de la République agite l’opinion, le projet de cession de la mosquée de Puteaux au Maroc n’est pas du goût de nombreux fidèles. Ceux-ci ont financièrement contribué à la construction du lieu de culte, dont les travaux piétinent.

Le marché consiste en un transfert de propriété en échange duquel le Maroc à travers son ministère des Habous et des Affaires islamiques financerait la fin du chaotique du centre islamique commencé en 2011, fait savoir Le Parisien. C’est la solution qu’a préconisée l’association solidarité islamique de Puteaux (Asip) qui gère le lieu de culte, et dont certains responsables sont essentiellement d’origine marocaine. Depuis des mois, le chantier de ce bâtiment de 5 étages tourne au ralenti.

« Il y a bien, à Puteaux, un projet avec le Maroc, confirme un fin connaisseur de l’Islam de France. Mais le sujet est sensible. Il suscite beaucoup de remous parmi les fidèles. Et de leur côté, les responsables de la mosquée, eux, craignent que le projet se retrouve contesté par la municipalité comme à Angers ou Montpellier. » De nombreux fidèles de Puteaux ayant contribué à la construction de l’édifice à hauteur de dizaines de milliers d’euros voient cette opération d’un mauvais œil. Ceux qui sont exilés depuis 2011 sous un chapiteau installé au pied des tours de La Défense déplorent « l’absence de concertation » relative au projet.

« La communauté musulmane de Puteaux, c’est plus d’une dizaine de nationalités différentes, plaide l’un d’eux. Cette mosquée, elle nous appartient à tous. Tous les fidèles ont financé les travaux à un moment ou à un autre et il n’est donc pas question de la vendre au Maroc ». « C’est ni plus ni moins de l’ingérence, s’emporte un autre. On ne peut pas laisser cette vente aboutir… » Le conseiller d’opposition (Génération. S) de Puteaux, Francis Poézévara, s’oppose aussi à cette opération. « Cette cession, si elle aboutit, pose un problème de laïcité, estime-t-il. En France, le pouvoir politique et le pouvoir religieux sont séparés. Nous ne pouvons donc pas accepter ce mélange des genres sur le territoire de notre commune. »

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