Maroc : une manifestante poursuivie après avoir accusé des policiers d’attouchements sexuels

10 avril 2021 - 15h40 - Maroc - Ecrit par : G.A

Une enseignante marocaine risque gros pour «  outrage  » après avoir accusé des membres des forces de l’ordre de l’avoir agressée sexuellement en mars pendant une manifestation d’enseignants «  contractuels  » demandant leur intégration dans la fonction publique. Nezha Majdi, âgée d’une vingtaine d’années, a été interpellée avec d’autres manifestants, mardi, alors qu’elle participait à un défilé réunissant quelques centaines de personnes.

Après 48 heures de garde à vue, elle a été poursuivie jeudi avec les 19 autres manifestants pour « violation de l’État d’urgence sanitaire », « attroupement non armé et non autorisé » et « outrage envers des agents de la force publique », a déclaré son avocate Souad Brahma. La jeune enseignante est la seule à être poursuivie pour « outrage envers corps constitué », rapporte l’AFP.

La jeune enseignante avait confié à une web-TV locale des faits assez graves. « Tout peut être tu, sauf l’atteinte à notre dignité qui est une ligne rouge », disait-elle, en larmes, dans cette vidéo devenue virale. « Nezha Majdi a osé dénoncer la violence sexuelle et au lieu d’être protégée, elle se retrouve poursuivie avec des accusations sans fondement », a déclaré Souad Brahma son avocate. Le procès est prévu le 20 mai à Rabat, a-t-elle confié.

Pour rappel, environ 85 000 enseignants ont été recrutés à partir de 2016 sur la base de contrats à durée déterminée (CDD). Ils avaient lancé en 2019 un mouvement de grève accompagné de manifestations, qui se sont déroulées généralement sans incidents. Ils avaient obtenu d’être intégrés en CDI au sein des Académies régionales de l’éducation nationale.

Mais depuis le début de cette année, ils ont entamé une nouvelle série de grèves sous fond de manifestations malgré l’état d’urgence sanitaire. Ils dénoncent cette fois-ci leur « statut précaire », et réclament une amélioration sans délais de leurs conditions.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Manifestation - Education - Harcèlement sexuel - Arrestation - Coronavirus au Maroc (Covid-19) - Etat d’urgence au Maroc

Aller plus loin

L’inquiétude grandit chez les enseignants marocains

Alors que la rentrée scolaire démarre le 7 septembre, les enseignants ne se sont pas encore appropriés le dispositif mis en place par le gouvernement : le présentiel et le...

La Wilaya de Rabat interdit la manifestation des enseignants

Les autorités de la wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra ont une fois encore rappelé que l’interdiction de tout attroupement ou rassemblement sur la voie publique reste de...

Arrestation du suspect recherché pour violence contre les enseignants

La préfecture de police de la ville de Rabat vient d’annoncer l’arrestation d’un homme qui est apparu dans des séquences vidéo et des photos, violentant des enseignants lors...

Plus de la moitié des fonctionnaires sont des enseignants au Maroc

La fonction publique compte 436 000 enseignants, soit 55 % des fonctionnaires de l’État, a indiqué mardi le président de la Fondation Mohammed VI des œuvres sociales de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, la santé des élèves menacée

Au Maroc, des associations de protection des consommateurs ont lancé un appel aux autorités compétentes afin qu’elles renforcent les contrôles en ce qui concerne la qualité des fournitures scolaires en cette période de reprise des classes. Objectif,...

La chanteuse Ibtissam Tiskat dévoile son calvaire

La chanteuse marocaine Ibtissam Tiskat affirme avoir été victime de harcèlement de la part d’une collègue. Il s’agirait de Dounia Batma ou Fadwa El Maliki.

Le Maroc veut le retour des MRE

Le Maroc met les moyens pour faire revenir ses cerveaux. Une enveloppe budgétaire conséquente, et inédite, vient d’être spécifiquement allouée pour inciter les compétences marocaines expatriées à contribuer à l’effort national de recherche et...

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Maroc : une banque ADN pour traquer les criminels

Au Maroc, le ministère de la Justice travaille sur la création d’une banque de données génétiques (ADN) pouvant aider les forces de l’ordre à identifier et à traquer les personnes impliquées dans des affaires de viol, de harcèlement sexuel, d’attentat...

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...

Écoles privées au Maroc : mauvaise nouvelle pour les parents

Mauvaise nouvelle pour des parents d’élèves au Maroc. Des écoles privées prévoient d’augmenter encore leurs frais de scolarité à la rentrée prochaine.