Les saisonnières marocaines, ces autres victimes de la crise entre le Maroc et l’Espagne

1er juin 2021 - 14h00 - Espagne - Ecrit par : G.A

La crise entre le Maroc et l’Espagne est une mauvaise nouvelle pour les saisonnières marocaines dont la main d’œuvre est très recherchée dans les champs espagnols. Le gouvernement est contraint d’accélérer la signature d’un accord avec le Honduras pour éviter le manque de main-d’œuvre agricole en Espagne et sauver la campagne agricole de l’été.

20 000 saisonnières marocaines devraient se rendre en Espagne pour travailler dans les champs agricoles. Mais le conflit diplomatique entre les deux pays privera certainement ces travailleuses de ce voyage annuel qui leur permet d’offrir leurs services dans les champs. Dans une déclaration, le président d’Asaja, Pedro Barato a indiqué que les principales associations agricoles espagnoles se réjouissent de l’accord trouvé entre le Honduras et l’Espagne, notamment en raison des facilités qu’implique le partage de coutumes similaires et de la même langue. Il a assuré qu’il s’agissait d’un accord « important et positif », dont ils sont « satisfaits » car ils n’ont « aucun autre recours ».

La Commission des flux de main-d’œuvre, qui regroupe les principaux syndicats et associations agricoles, réclame depuis un an cet accord pour faciliter l’embauche à la source avec le Honduras. Mais le conflit diplomatique avec le Maroc « a accéléré » le processus. L’Asaja insiste sur le fait qu’il faut continuer à travailler pour « conclure des accords avec d’autres pays du Maghreb, d’Amérique et d’Asie ». Pedro Barato demande également que les pays d’origine « soient coresponsables » des coûts, « qui ne peuvent pas incomber uniquement aux employeurs ».

Bien que de la main d’œuvre viendra du Honduras, l’Asaja pense que le conflit avec le Maroc « aura des conséquences » sur la campagne espagnole, du moins jusqu’à ce que les agriculteurs puissent se réorganiser. Il a également dénoncé le fait qu’«  en Espagne, on ne manque pas de main-d’œuvre. Ce qui manque, c’est l’envie de travailler » et déplore « qu’avec trois millions et demi de chômeurs, il y ait des gens qui préfèrent une subvention ou une aide plutôt que de travailler sur le terrain ».

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