Gazoduc algérien : l’Espagne craint de graves conséquences sur le Maroc

5 septembre 2021 - 08h30 - Espagne - Ecrit par : J.K

L’Espagne est préoccupée par l’intention de l’Algérie de renoncer au gazoduc qui l’alimente depuis vingt ans via le Maroc. Bien plus, la péninsule ibérique redoute l’énorme perte que subiraient les trois pays si le gazoduc Maghreb-Europe n’est pas renouvelé après le 31 octobre, date de son expiration.

À en croire plusieurs experts, ce sont des raisons politiques qui sous-tendent cette option de l’Algérie visant à nuire aux intérêts du Maroc. Seulement, ce choix va coûter cher aux trois pays, fait savoir EFE. Le gazoduc Maghreb-Europe est un conduit de plus de 1400 kilomètres de long qui traverse le Maroc sur environ 540 kilomètres, passe par Gibraltar dans une section sous-marine d’environ 45 kilomètres pour échouer à Cadix. Ce sont en moyenne 10 000 millions de mètres cubes de gaz qui y passent annuellement vers la péninsule ibérique. Dans le même temps, il y a Medgaz mis en service en 2010, d’une capacité de 8 000 millions de mètres cubes, sur une longueur de plus de 750 kilomètres et qui relie directement l’Algérie à l’Espagne (Almería). Ici, l’Algérie a fait part de son intention d’en renforcer la capacité de 25 % pour satisfaire la demande de l’Espagne.

Citant des experts, EFE fait savoir que le Maroc risque d’être confronté à une pénurie s’il manque d’alternatives dans l’immédiat, vu qu’il dépend presque exclusivement de l’Algérie pour ses besoins en gaz naturel. Une des solutions pour le Maroc, si le contrat GME qui arrive à son terme le 31 octobre prochain n’est pas renouvelé, est d’orienter dans le sens inverse la conduite qui relie le Maroc à l’Espagne afin de permettre à celle-ci de ravitailler en gaz naturel le royaume à partir d’autres fournisseurs, conseille l’analyste Gonzalo Escribano, directeur du Programme Énergie et Climat de l’Institut Royal Elcano.

Toutefois, rien ne vaut la négociation avec l’Algérie recommande-t-il à l’Espagne prônant une fermeture plutôt progressive du GME, le temps de trouver des alternatives et de s’assurer de l’efficacité de Medgaz. Mais, la possible coupure du GME « mettra fin à l’opportunité de faire avancer l’intégration économique » dans cette région méditerranéenne, alerte Escribano.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Algérie - Diplomatie - Gaz

Aller plus loin

Approvisionnement en gaz : l’Algérie rassure l’Espagne

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a indiqué jeudi que l’Algérie l’a assuré de « la continuité de l’approvisionnement » en gaz, malgré la rupture...

L’approvisionnement de l’Espagne en gaz « est garanti », malgré la crise Maroc-Algérie

Le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, a assuré lundi que l’approvisionnement en gaz de son pays « est garanti » malgré la rupture des relations...

Fin du gazoduc Maghreb-Europe : le Maroc serein, l’Espagne en difficulté

L’Espagne se trouve en difficulté suite à la décision algérienne relative au non-renouvellement du contrat sur le gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc. Ce dernier a déjà...

Gaz naturel : le Maroc compte atteindre l’autosuffisance d’ici 2050

Le Maroc vise l’autosuffisance en gaz naturel à l’horizon 2050. Dans ce sens, une feuille de route a été adoptée ce jeudi dans le cadre de la stratégie énergétique nationale.

Ces articles devraient vous intéresser :

Suppression de la subvention au gaz au Maroc : une réforme indispensable ?

La décision du gouvernement de supprimer la subvention sur le gaz butane est opportune et salutaire en ce sens que ces ressources financières serviront à renforcer l’aide directe aux groupes vulnérables, a déclaré mardi Abdellatif Jouahri, Wali de Bank...

Le rêve gazier du Maroc s’éloigne

La densité des forages réalisés au Maroc a atteint seulement quatre puits pour 10 000 kilomètres carrés, comparativement à la moyenne mondiale de 1 000 puits pour la même superficie. C’est ce que révèle un rapport annuel du Cour des Comptes.

Les Marocains paieront (encore) plus cher la bonbonne de gaz

Le Maroc se prépare à une nouvelle augmentation du prix du gaz butane. Dès le 1ᵉʳ janvier prochain, le prix des bouteilles de gaz pourrait subir une hausse de 10 dirhams, passant ainsi de 50 à 60 dirhams.

La France adopte la carte du Maroc intégrant le Sahara

Après avoir changé sa position sur la question du Sahara, la France a adopté la carte complète du Maroc et de ses provinces du Sud. C’est du moins ce que semble montrer la télévision française.

Bouteille de gaz au Maroc : vers une nouvelle flambée des prix ?

La libéralisation des prix du gaz butane se poursuit au Maroc, non sans inquiéter les ménages les plus fragiles. Après une première hausse en mai 2024, qui a porté le prix de la bouteille de 12 kg à 50 dirhams, une nouvelle augmentation de 10 dirhams...

Le plan de Staffan de Mistura sur le Sahara suscite la colère du Maroc

La proposition de partition du Sahara formulée par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité n’est pas du goût de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la...

Le Maroc en route vers l’indépendance énergétique

Le Maroc s’active pour la mise en œuvre du gazoduc transatlantique avec le Nigeria. La réalisation de ce mégaprojet, ajoutée à l’exploitation de gisements potentiels de gaz dont dispose le royaume, devraient lui permettre d’atteindre l’autosuffisance...

Le Maroc branche tout le pays au gaz

Au Maroc, le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable entend hisser la part du gaz naturel à 30 % du mix énergétique d’ici 2030.