Les Marocains de retour dans les hammams

3 octobre 2021 - 09h20 - Maroc - Ecrit par : A.T

Après des mois de fermeture due à la pandémie du Covid-19, les hammams ont été autorisés à rouvrir. Jauge, protocole sanitaire, masque… Voici tout ce qu’il faut savoir.

C’est un soulagement pour les propriétaires et les clients : les bains publics fermés depuis le 3 août sont de nouveau ouverts, conformément à l’allègement des mesures restrictives sanitaires décidé par le gouvernement, fait savoir le Monde, ajoutant que les difficultés des acteurs du secteur ont été accentuées par une indifférence des autorités marocaines.

Pendant longtemps, les propriétaires ont lancé des cris de détresse, réclamant le soutien du gouvernement. Plusieurs sit-in ont été organisés et des correspondances envoyées aux autorités afin bénéficier des subventions.

Ce qui faisait dire à Jilali Harifi, patron de quatre hammams à Casablanca et à Safi qu’«  il est temps d’ouvrir », ajoutant qu’« Hormis les trois premiers mois de la pandémie, nous n’avons pas touché d’aide de l’État et nous risquons aujourd’hui la faillite. ». Le professionnel se référait à l’amélioration de la situation épidémiologique du royaume.

Toutefois, cet assouplissement ne se fera pas sans conditions. Jauge, port du masque, mesures sanitaires. Dans les faits, les Marocains pourront s’y rendre. Mais partiellement puisque une jauge de 50 % des capacités d’accueil, devra être respectée.

A lire : Maroc : la crise sanitaire a « tué » les hammams et SPA

Au Maroc, le secteur emploie 280 000 personnes. La longue fermeture a occasionné la perte d’emploi de plusieurs d’entre elles. « Il faut savoir que les employés sont principalement rémunérés au pourboire », rappelle Jilali Harifi.

Au fil des années, ces travailleurs informels ont créé un écosystème en mutualisant les pourboires, souligne le journal, précisant qu’ils gagnent entre 10 et 40 euros la journée selon la zone. «  Mais beaucoup sont repartis dans leur village à la campagne. Ce phénomène met en péril une tradition ancestrale et un savoir-faire unique », déplore Layla Fatma, une ancienne masseuse devenue femme de ménage à Casablanca.

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