Et si on construisait un barrage entre le Maroc et l’Espagne ?

6 décembre 2021 - 17h40 - Maroc - Ecrit par : S.A

Alexandre Meinesz, biologiste marin au CRNS à Nice propose la construction d’un barrage à Gibraltar — entre la pointe de l’Espagne et le Maroc — pour contrer efficacement la montée des eaux. Une solution innovante qu’il estime moins coûteuse que le financement de tous les travaux liés à la montée des eaux.

Une construction de 32 km entre la pointe de l’Espagne et le Maroc, en arc-de-cercle, pour éviter les profondeurs maximales de 800 m. Alexandre Meinesz reprend cette idée de l’Allemand Herman Sörgel qui date des années 1920. L’infrastructure comprendra d’immenses blocs de bétons, pouvant aller jusqu’à 300 m de fonds, avec des caissons creux à cheval pour laisser passer l’eau, une autoroute et une voie ferroviaire pour relier les deux continents, des écluses pour laisser passer les bateaux et des turbines hydroélectriques, détaille Midi Libre.

À lire : Rabat et Casablanca menacés par la montée des océans

« C’est une idée un peu utopique mais quand on compare ce que vont coûter la montée des eaux d’un mètre et la construction du barrage, on est dans un rapport du simple au triple. […] Ce barrage ferait baisser la mer de vingt centimètres », tente de convaincre le biologiste marin, Alexandre Meinesz. « Il y a une série de bombes à retardement qui arrivent comme la fonte du permafrost qui va libérer du méthane 60 fois plus puissant que le CO2. La mer va monter beaucoup plus vite que prévu et pour moi c’est la pire des conséquences du réchauffement climatique pour les régions littorales. Cela va entraîner la construction de digues, d’épis, la remontée des quais de tous les ports et des estuaires avec des coûts faramineux », argumente-t-il.

Pour le chercheur, la réalisation de ce barrage appelle à une volonté commune de tous les États riverains pour le cofinancer. Il estime que les dix ans de travaux et de bétonnage en mer ne sont pas comparables au barrage. « Mais 32 km de béton, ce n’est pas comparable aux 4 700 km de côte à artificialiser », dit-il.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Nature - Environnement

Aller plus loin

Rabat et Casablanca menacés par la montée des océans

Les villes de Rabat et de Casablanca font partie des villes qui sont menacées par la montée des océans, d’après un rapport publié lundi par l’institut Climate Central qui...

Évaporation des eaux dans les barrages du Maroc : les centrales solaires comme solution ?

Le Maroc veut lutter contre l’évaporation des eaux dans les barrages. Une étude des centrales solaires a été confiée à l’allemand Suntrace par Masen. L’adoption du...

Le Maroc a encore « provoqué » l’Espagne

Le directeur de l’Observatoire de Ceuta et Melilla, Carlos Echeverría, estime que les relations entre l’Espagne et le Maroc ont toujours été ponctuées de crises, et qu’il ne...

Le Maroc veut utiliser des missiles israéliens pour contrôler le détroit

Le Maroc envisage de déployer des missiles israéliens Rafael dans les régions de Tanger et de Nador pour mieux contrôler le détroit de Gibraltar. Ceci, en réponse à la décision...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : bonne nouvelle pour les amateurs de hammams

Au Maroc, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit a donné de nouvelles instructions aux walis et gouverneurs des régions concernant la décision de fermeture des hammams et des stations de lavage de voitures.

L’Espagne pourrait perdre des millions de touristes au profit du Maroc

L’adoption par l’Union européenne d’une taxe sur le kérosène afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, porterait un coup dur au secteur du transport aérien européen, alertent les compagnies aériennes qui craignent un transfert des touristes...

Malgré l’interdiction, les sacs plastiques persistent au Maroc

Malgré une loi qui interdit les sachets plastiques, les déchets continuent de polluer les rues du royaume. Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, appelle à un engagement collectif pour relever ce défi...

Déchets de l’Aïd al-Adha : un casse-tête pour les villes marocaines

Au Maroc, la gestion des déchets pendant la période de la célébration de l’Aïd al-adha reste l’un des défis que peinent à relever chaque année les autorités locales.

Maroc : « Marée » de déchets après les iftars sur les plages

Les associations de défense de l’environnement dénoncent le non-respect des règles environnementales par certaines familles qui laissent d’importantes quantités de déchets sur les plages après y avoir rompu le jeûne pendant le mois de Ramadan.

Maroc : mise en garde contre les constructions illégales

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a apporté des clarifications au sujet des démolitions dans les zones côtières.

Taxe carbone : le Maroc face au compte à rebours européen

Alors le Maroc se prépare à l’entrée en vigueur de la taxe carbone européenne, bon nombre d’entreprises marocaines sont encore à la traîne. Loïc Jaegert-Huber, directeur régional d’ENGIE Afrique du Nord et président de la Commission énergies propres de...

Maroc : la ministre de l’écologie critiquée pour l’achat de voitures diesel

La ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, se retrouve au cœur d’une nouvelle polémique liée à l’acquisition de nouvelles voitures de fonction. Non seulement on leur reproche d’être très chères, mais en plus...

Maroc : un lac en péril

Le problème de l’assèchement du lac Tamda dans la province d’Azilal préoccupe le député Saïd Atghlast qui a adressé une question écrite à la ministre du Tourisme, de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire à ce sujet.

Un phénomène météorologique rare touche le Sahara marocain

La Direction générale de la météorologie (DGM) s’explique sur un phénomène naturel rarissime qui touche les régions désertiques et sahariennes du Maroc.