Les infirmiers marocains autorisés à opérer, les médecins en colère

21 septembre 2022 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Dans une circulaire en date du 7 septembre, le ministre de la Santé informe les infirmiers anesthésistes et réanimateurs qu’ils sont autorisés à assurer les interventions urgentes en l’absence des médecins. C’est la solution provisoire trouvée par Khalid Ait Taleb pour faire face à la pénurie de médecins que connait le Maroc.

La décision du ministère est vivement contestée par les médecins qui ne voient pas l’urgence de confier aux infirmiers anesthésistes et réanimateurs une telle responsabilité. Pour les spécialistes, l’article 6 de la loi 43-13 relative à l’exercice des professions infirmières, stipule que l’infirmier en anesthésie et réanimation « accomplit des actes d’anesthésie ou de réanimation des patients, sous la responsabilité et la surveillance directes d’un médecin anesthésiste-réanimateur », rapporte Maroc Hebdo.

À lire : Le Maroc souffre d’une « pénurie aiguë » de 32 000 médecins

Un argument que rejette le ministre en soulignant que cette loi « n’est toujours pas entrée en vigueur étant donné que ses décrets d’application ne sont pas encore publiés ». Il appelle les infirmiers à accomplir leurs devoirs comme le stipule l’article 20 de la Constitution, qui indique que « le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit ». Il reste convaincu que les infirmiers anesthésistes ont suffisamment de compétences, à la fois théoriques et pratiques, pour faire face à cette nouvelle responsabilité qui n’est que temporaire.

À lire : Le Maroc a besoin de 100 000 médecins et infirmiers

Du côté des infirmiers, cette mesure est plutôt bien accueillie, à en croire Abdelilah Asaissi, président de l’Association marocaine des infirmiers anesthésistes-réanimateurs (AMIAR). Pour lui, cette décision du ministère de la Santé « rend justice aux infirmiers anesthésistes tout en reconnaissant leurs compétences et le rôle qu’ils assument dans le système de santé ». Il ajoute que « les infirmiers ont tout le temps endossé cette tâche sans aucune couverture juridique face au manque de spécialistes dans les hôpitaux ». Toutefois, il demande au ministère de renforcer le niveau des infirmiers en organisant des formations continues.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Ministère de la Santé - Plainte - Khalid Aït Taleb

Aller plus loin

Dévalorisés, les infirmiers marocains quittent massivement le Maroc

Alors que le Maroc a besoin d’un nombre considérable d’infirmiers dans ses hôpitaux, ces professionnels de la santé, en quête de meilleures conditions de travail et de vie, sont...

Pour empêcher le départ des médecins, le Maroc augmente leurs salaires

Dans son programme au titre de l’année 2022, le gouvernement a entrepris de revoir les conditions de vie et de travail des médecins marocains exerçant dans le public, notamment...

Le Maroc a besoin de 100 000 médecins et infirmiers

Les hôpitaux marocains fonctionnent avec un ratio de 7,1 médecins pour 10 000 habitants contre une vingtaine de médecins (pour 10 000 habitants), tels que recommandés par...

Le Maroc risque une pénurie de médecins d’ici 2030

Les concours de recrutement annuels de médecins continuent d’êtres boycottés, avec le risque que le Maroc se retrouve dans une situation de pénurie d’ici 2030. Selon le ministre...

Ces articles devraient vous intéresser :

Alerte à la variole du singe : le Maroc en mode prévention maximale

Aucun cas de variole du singe n’a jusque-là été détecté au Maroc, a assuré Le docteur Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence publique relevant du ministère de la Santé et de la protection sociale, soulignant que les...

Maroc : la hausse des cas d’intoxications alimentaires inquiète

Au Maroc, la recrudescence des cas d’intoxication alimentaire dans les plusieurs villes inquiète les associations de défense des droits des consommateurs qui appellent à renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration...

Lissage brésilien : alerte sanitaire en France, le Maroc également concerné

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment émis une alerte concernant l’utilisation de produits de « lissage brésilien » contenant de l’acide glyoxylique, un ingrédient cosmétique...

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...

Dix ans de souffrance : un Marocain victime d’un scrotum géant

Un Marocain a vécu un véritable cauchemar pendant dix ans, son scrotum ayant progressivement enflé jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de plage, selon un rapport médical publié dans Urology Case Reports.

Royal Air Maroc : Un bébé sauvé en plein ciel

Un bébé de 18 mois a été sauvé d’un arrêt cardiaque grâce à l’intervention rapide de deux membres de l’équipage de la Royal Air Maroc.

Maroc : vastes opérations de libération du domaine public

Le Maroc intensifie les opérations de libération du domaine public. De nouvelles campagnes ont été lancées dans certaines régions du royaume.

Bilal Ould-Chikh : « j’apprends que j’ai une tumeur de 5cm dans la moelle »

L’attaquant Bilal Ould-Chikh, 27 ans, est de retour sur les terrains après avoir surmonté une tumeur bénigne à la moelle épinière, diagnostiquée en mars dernier. Le joueur du FC Volendam (D2 néerlandaise) revient sur cette épreuve avec une philosophie...

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

Cosmétiques contrefaits : une bombe à retardement pour les Marocaines

Nadia Radouane, spécialiste en dermatologie et esthétique, alerte les Marocaines sur les risques liés à l’utilisation des produits cosmétiques contrefaits.