Amine Leknoun : mort sous les balles de la police

24 juin 2023 - 21h00 - France - Ecrit par : Bladi.net

Le 30 août 2022, Zineb Kerrad reçoit une visite inattendue qui bouleversera sa vie. Cinq policiers lui apprennent que son fils, Amine Leknoun, âgé de 23 ans, a été mortellement touché par le tir d’un membre de la brigade anticriminalité (BAC) de Tourcoing.

La prétendue légitime défense du policier, avançant avoir été menacé par le véhicule en fuite d’Amine, a été ensuite fragilisée par les premiers éléments de l’enquête médico-balistique. « Une famille complète est détruite,  » se lamente auprès de Libération Zineb, évoquant la profondeur du lien qui unissait ses enfants.

A lire : Camélia Jordana accuse les policiers de "massacrer" les arabes et les noirs

Amine, qui avait grandi à la Potennerie, un quartier populaire de Roubaix, dans le nord de la France, avait arrêté l’école tôt pour chercher du travail, selon son frère Mohamed. Le casier judiciaire du jeune homme comportait plusieurs affaires de vols et de stupéfiants, mais sa sœur Loubna met en avant le changement de comportement après ses 18 ans. Au moment de son décès, elle accouchait de son premier enfant, une joie entachée par le drame familial.

La famille Leknoun est dévastée par l’absence d’empathie et d’attention des institutions suite à ce drame. Ni la mairie de Roubaix, ni le procureur et les responsables policiers locaux ne les ont contactés. « La juge d’instruction a aussi refusé de nous voir et de nous donner accès à l’enquête. Elle disait qu’elle craignait des représailles contre le policier », relate Loubna. Après plus de six mois, la famille obtient enfin une audience en mars 2023. Zineb attend aujourd’hui de se retrouver face à l’agent Amaury D., mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

A lire : Justice pour Ilyas Tahiri

Amine a été enterré à Oujda, au Maroc, ville d’origine de son père, un choix qui a été difficile pour la famille qui aurait préféré le garder près d’eux à Roubaix. Zineb, elle, admet converser avec Amine « comme s’il était là ». La douleur persiste aussi pour Loubna qui confie être hantée par la peur des contrôles policiers : « J’imagine toujours une même scène maintenant : des policiers qui arrivent en voiture derrière moi quand je rentre du travail tard la nuit, qui viennent me contrôler et me tirent dessus ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Oujda - Droits et Justice - Procès - Roubaix - Bavure policière - MRE

Aller plus loin

Bruxelles manifeste contre les violences policières

Environ 200 personnes se sont rassemblées dimanche de 16h00 à 17h30 au Mont des Arts à Bruxelles pour dénoncer les violences policières sur les jeunes. L’initiative émane du...

Camélia Jordana accuse les policiers de "massacrer" les arabes et les noirs

L’actrice et comédienne, Camélia Jordana, a profité de son passage sur l’émission "On n’est pas couché" de Laurent Ruquier pour se prononcer sur les accusations de violences...

Justice pour Ilyas Tahiri

Un an après la mort d’Ilyas Tahiri, asphyxié sous le genou d’un policier, de nombreuses personnes, membres de la société civile, organisations syndicales et proches du jeune...

Un livre dévoile le racisme au sein de la police française

Le journaliste Valentin Gendrot, 32 ans, partage deux années d’infiltration dans la police parisienne. C’est dans Flic, où le reporter fait vivre entre autres, Violences,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

MRE : des milliards qui boostent les banques, mais pas l’économie

Malgré leur hausse continue, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne contribuent pas à la croissance économique du Maroc, révèle un récent rapport gouvernemental, notant que la part de ces fonds dédiée à l’investissement reste...

Aide au logement : Un vrai succès chez les MRE

Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, confirme l’intérêt des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour le nouveau programme d’aide directe au logement.

Aïd al-Adha : ruée de Marocains vers l’Espagne

Alors que de nombreux Marocains résidant à l’étranger (MRE) rentrent au Maroc pour y passer les congés de l’Aïd al-Adha, certaines familles marocaines font le chemin inverse.

L’Europe veut bloquer les transferts des MRE

La directive européenne sur les banques étrangères exerçant dans l’Union européenne (UE) inquiète les autorités et les banques marocaines qui craignent une baisse drastique des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) du fait de cette...

Maroc : les envois de fonds des MRE en forte hausse

Un peu plus de 45 milliards de dirhams ont été envoyés au Maroc par les Marocains résidant à l’étranger à fin mai dernier, selon les chiffres dévoilés par l’Office des Changes.

MRE et exportation de devises : ce que dit la douane

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) doivent être attentifs aux nouvelles dispositions réglementaires définies par le Guide de la douane 2023. Le document met l’accent sur l’exportation d’instruments ou de moyens de paiement en devises étrangères...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Nord du Maroc : les gangs de retour sur les routes ?

Sur la toile, des activistes appellent les Marocains à faire preuve de vigilance lorsqu’ils circulent sur certaines routes du nord du Maroc.

MRE : des milliards envoyés au Maroc !

Les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent non seulement de façon significative au PIB du Maroc, mais elles représentent aussi une véritable soupape de sécurité pour les familles.