Anapec : Valoriser le travailleur marocain en Europe

8 mai 2005 - 16h34 - Maroc - Ecrit par :

Une "Agence nationale à l’international", l’appellation est vague mais ses objectifs n’en sont pas moins précis. Cette nouvelle structure de coopération entre le Maroc et l’UE, dont le démarrage est prévu pour le mois d’octobre 2005, fait partie d’un projet de structuration de la circulation légale de la main-d’œuvre marocaine vers les pays de l’UE.

Le but du projet est de "valoriser le travailleur marocain à l’étranger". Financé par la Commission européenne, son objectif est d’appuyer les institutions marocaines dans la structuration de la circulation légale de personnes aux fins de travail (CLPT) vers les pays de l’Union européenne. Dans un sens plus large, il est question de faciliter et d’organiser la circulation et la migration légale des personnes dans les deux sens. "Le projet lutterait en partie, contre le trafic illégal de la main-d’œuvre et contre les filières criminelles qui font aujourd’hui, de la Méditerranée, le plus grand cimetière du monde", précise Abdelhamid El Jamri, expert international en ingénierie de projet ayant travaillé sur l’élaboration du projet en question. L’idée est née en 1998 dans le cadre de la mise en place du programme de coopération entre le Maroc et l’UE qui prévoyait l’élaboration de deux projets. Le premier portant sur la lutte contre la migration clandestine et le deuxième sur la migration légale par la régulation et la structuration de la circulation des personnes entre le Maroc et l’UE. Concernant ce dernier volet, la Commission européenne offrait au gouvernement marocain, notamment le ministère de l’Emploi, un appui institutionnel mais surtout financier pour le faire profiter de sa main-d’œuvre jeune et qualifiée.
Le projet a été confié depuis 2001 à un groupe d’experts internationaux dont le team leader est le Marocain Abdelhamid El Jamri, également directeur de l’institut de formation et de développement en France.
Le rapport de cette mission d’experts, finalisé en novembre 2002, a été, dans son ensemble, approuvé par le gouvernement marocain et par la Commission Européenne. Négociations et "dernières retouches" sont en cours depuis cette date avant l’approbation définitive du projet. "Le projet, selon les informations dont nous disposons, indique qu’il n’y a plus d’obstacles à sa mise en place et que le démarrage est prévu pour la rentrée prochaine", signale Abdelhamid El Jamri.

L’ANAPEC impliquée

La mise en œuvre du projet prévue donc pour octobre 2005 a été confiée à l’ANAPEC (Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences). "Le choix de confier le portage de ce projet à l’ANAPEC a été fait après un diagnostic de celle-ci", s’est contenté de commenter le chef de projet. Le groupe d’experts, tout autant que le gouvernement marocain ou la Commission européenne n’étaient pourtant pas sans s’arrêter sur l’effet que pourrait avoir le souvenir de l’affaire "Najat" sur l’aboutissement d’un projet aussi ambitieux.
La structuration du projet au sein de l’ANAPEC porterait sur "la restructuration des ressources humaines et d’assistance technique". Pour ce faire, le projet prévoit la création d’une "Agence nationale à l’international" qui aurait une antenne à Bruxelles et cinq autres antennes locales dans différentes villes du Maroc. Les activités de l’agence tourneraient autour de cinq services. D’abord celui de la l’information, qui aura pour rôle de communiquer sur la nouvelle mission de l’agence. Le service juridique, faisant office de conseil juridique de l’agence aussi bien en ce qui concerne les législations et procédures administratives au Maroc que dans les 25 pays de l’UE. L’agence comptera notamment un service de formation professionnelle des candidats au départ. Un autre de prospection qui aura la charge d’explorer les possibilités de recrutement au sein des entreprises européennes. L’Agence nationale à l’international aura également un rôle d’aide au retour des MRE souhaitant réintégrer la vie professionnelle au Maroc.

Lamia Bouzbouz - La gazette du Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Emploi - Immigration - Anapec - MRE

Aller plus loin

Quand l’ANAPEC « brise le rêve » des jeunes de Fnideq

Des dizaines de demandeurs d’emploi ont manifesté mardi devant le siège de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) qui a jeté à la poubelle...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : après un fort rebond, l’économie devrait ralentir en fin d’année

L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.

Tourisme : le Maroc affiche ses ambitions

Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.

L’aide au logement connait un succès auprès des MRE

Depuis son ouverture le 2 janvier, le site d’assistance pour l’aide au logement connaît un succès croissant, notamment auprès des Marocains résidant à l’étranger.

MRE : des milliards envoyés au Maroc !

Les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent non seulement de façon significative au PIB du Maroc, mais elles représentent aussi une véritable soupape de sécurité pour les familles.

Cession de véhicules par les MRE : ce que dit la douane marocaine

La douane marocaine autorise les Marocains résidant à l’étranger (MRE) à introduire leurs véhicules au Maroc dans le cadre de l’admission temporaire (AT). Ce régime douanier permet d’importer un véhicule sans payer de droits de douane, sous certaines...

Maroc : les hammams traditionnels en péril

La députée Loubna Sghiri, membre du groupe du Progrès et du Socialisme à la Chambre des représentants, alerte sur la précarité au travail qui touche les travailleuses et travailleurs des hammams traditionnels dont le nombre de jours de travail a été...

L’économie marocaine dopée par les MRE

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Un nouveau service pour les MRE

Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération africaine simplifie une fois de plus la vie des Marocains résidant à l’étranger (MRE) en mettant en place une nouvelle procédure pour la délivrance des « Prestations consulaires de proximité »...

Les transferts des Marocains du monde encore en forte hausse

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger se maintiennent à la hausse, selon les derniers chiffres dévoilés par l’Office des changes.

Douane : des facilités pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE)

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) bénéficient de facilités douanières pour l’importation temporaire d’effets personnels lors de leurs séjours au Maroc. Deux régimes principaux existent, selon leur situation professionnelle.