L’appel à Emmanuel Macron pour sauver le lycée Al-Kindi

21 janvier 2025 - 09h00 - France - Ecrit par : S.A

Dans une correspondance adressée au président français, le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), dirigé par le recteur de la Grande Mosquée de Lyon Kamel Kabtane, dénonce la décision « arbitraire » prise par la préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de résilier les contrats d’association avec le groupe scolaire Al-Kindi, et appelle, Emmanuel Macron, à user de son autorité et de sa responsabilité « de garant des institutions afin de réexaminer cette situation. »

« Cette décision, aux conséquences dévastatrices pour l’avenir de nombreux jeunes, menace gravement la pérennisation de cet établissement d’excellence et soulève des interrogations sur les principes d’égalité et de justice républicaine », s’inquiète le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) dans la correspondance adressée au président français, avant de mettre en avant les prouesses du lycée Al-Kindi. « Depuis sa création, il s’est imposé comme un modèle d’excellence, offrant à ses élèves un cadre propice à la réussite grâce à un enseignement de qualité et une pédagogie rigoureuse. Les résultats exceptionnels obtenus par ses élèves au baccalauréat en témoignent. Ces jeunes, animés par la volonté de sortir de la médiocrité, aspirent à contribuer pleinement à la société française et à en être des acteurs engagés et responsables », fait savoir l’instance.

À lire : Coup dur pour le lycée musulman Averroès de Lille

Le Conseil des mosquées du Rhône (CMR) fait remarquer que la décision prise par la préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes « prive 627 élèves et leurs familles d’une opportunité unique de réalisation personnelle professionnelle. » Selon l’instance, bon nombre de parents, « pour des raisons économiques, seront contraints de déplacer leurs enfants vers d’autres établissements de l’agglomération, au prix de sacrifices qui auraient pu être évités ». « Cette décision est perçue comme une profonde injustice, et suscite un émoi grandissant au sein de la communauté », déplore-t-elle, soulignant qu’ « une situation semblable, touchant le lycée Stanislas à Paris, a connu un dénouement bien différent, grâce à une intervention résolue des autorités pour en garantir la pérennité. » Pour l’instance, « une telle disparité de traitement ne peut que soulever des interrogations légitimes sur l’égalité de traitement entre les citoyens et les institutions de notre pays. »

À lire : Colère au lycée français de Meknès : un professeur suscite l’indignation

Rappelant que les musulmans de France « sont des citoyens à part entière, engagés pour le bien commun et fidèles aux valeurs républicaines », le CMR fait remarquer que « les mesures prises à l’encontre du lycée Al-Kindi ne semblent pas refléter ces principes fondamentaux, séparant ainsi une partie de nos concitoyens de la promesse d’égalité qui fonde notre République. » Fort de ces constats, l’instance appelle le chef de l’État français à agir « en faveur d’une solution équitable qui permette » à cette institution « de poursuivre sa mission éducative dans des conditions dignes ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Religion - Education - Islam

Aller plus loin

Un lycée français au Maroc accusé d’intolérance religieuse

Le lycée Lyautey est au cœur d’une polémique après que plusieurs médias marocains ont publié qu’une employée de l’établissement aurait été empêchée d’y accomplir la prière. La...

Coup dur pour le lycée musulman Averroès de Lille

Saisi une seconde fois en référé, le tribunal administratif de Lille a rejeté la demande de maintien à titre provisoire du contrat d’association avec l’État dans l’attente d’une...

Lycée musulman Averroès de Lille : fin de la subvention de l’Etat

Le préfet du Nord a résilié le contrat liant le lycée privé musulman Averroès de Lille à l’État depuis 2008. L’établissement saisira-t-il la justice administrative ?

Colère au lycée français de Meknès : un professeur suscite l’indignation

Au lycée Paul Valéry de Meknès, un incident qualifié de grave s’est produit lorsqu’un professeur d’Histoire et Géographie a présenté une carte du Maroc tronquée de ses provinces...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Vent debout contre le français à l’école

Au Maroc, un regroupement d’enseignants, d’étudiants et d’élèves s’oppose à l’enseignement des matières scientifiques en français dans les écoles publiques, dénonçant une violation de la Constitution et des textes régissant le secteur de l’éducation.

Guingamp : tags racistes découverts sur la mosquée, enquête en cours

La mosquée de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, a été ciblée dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 décembre 2023 par des tags islamophobes. Une première en 40 ans.

La date de l’Aid Al Mawlid au Maroc connue

Au Maroc, l’Aid Al Mawlid Annabaoui, la fête qui célèbre la naissance du prophète Mohammad, sera célébrée en septembre.

Voici la date de l’aïd al fitr 2025 en France

Débuté le 1ᵉʳ mars dernier, le mois du ramadan touche progressivement à sa fin. Le Conseil théologique musulman de France (CTMF) a annoncé la date de l’Aïd al-Fitr, marquant la fin de la période de jeûne.

Fin de la collecte d’argent dans les mosquées marocaines

Au Maroc, le conseil du gouvernement a récemment approuvé un projet de décret relatif à l’organisation des opérations de collecte de dons auprès du public et à la distribution d’aides à des fins caritatives. Il ne sera plus possible de collecter des...

Le CFCM annonce le début du Ramadan 2025 en France

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a annoncé que le mois de Ramadan 1446 H débutera le samedi 1ᵉʳ mars 2025. Cette date a été déterminée selon les critères de calcul adoptés par le CFCM en 2013, qui se basent sur l’observation de la nouvelle...

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : les appels au Jihad dans les mosquées interdits

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a rappelé aux imams marocains les limites de leur rôle concernant la question palestinienne.

Aïd al-Adha : la vente du mouton interdite au Maroc ?

Au Maroc, des mesures visant à empêcher des citoyens d’acheter des bêtes à sacrifier lors de l’Aïd al-Adha, ont été observées. Ils sont orientés vers l’abandon du sacrifice.

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.