Dans l’éditorial du dernier numéro du magazine mensuel El Djeich paru en août, le général-major Mabrouk Saba a indiqué que le défilé militaire de la fête de l’indépendance le 5 juillet dernier « portait avant tout un message au peuple algérien et ensuite aux étrangers, selon lequel les équipements sophistiqués dont notre armée est dotée sont destinés exclusivement à la défense de la Patrie, comme l’a rappelé le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire ».
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Selon certains observateurs internationaux, ces déclarations émanant du commandement militaire algérien pourraient être vues comme une acceptation de la main tendue par le roi Mohammed VI qui, dans son discours lors de la Fête du Trône, a invité le gouvernement algérien à « œuvrer à l’établissement de relations normales, entre deux peuples frères unis par des liens historiques et un destin commun ».
Ce message de Chengriha appelle au calme, lui qui est connu pour être un fervent anti-marocain depuis le début de sa carrière. Ses précédentes déclarations laissaient plutôt entendre que la tension entre les deux pays pourrait s’intensifier à l’avenir. L’installation d’une base aérienne dans le nord-ouest du pays, destiné à accueillir les systèmes de missiles S-350, et l’organisation des manœuvres militaires Desert Shield avec la Russie, à seulement 50 km de la frontière avec le Maroc, n’étaient pas de nature à apaiser les tensions.
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L’Algérie a rompu en août dernier ses relations diplomatiques avec le Maroc à cause du Sahara, et fermé le gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc en octobre de la même année. Les deux pays se livrent depuis des années à une course à l’armement, augmentant chaque année leurs budgets militaires respectifs pour acquérir des drones et des systèmes de défense de dernière génération.