De nombreux Américains connaissent la salutation musulmane traditionnelle « al-salamu alaykum » qui signifie « Que la paix soit avec vous » grâce au hip-hop. Dans son livre « Muslim Cool », l’artiste et activiste Souad Abdul Khabeer explique comment l’Islam, et l’Islam noir en particulier, a été l’une des sources du hip-hop. Plusieurs rappeurs évoquent les principes de l’Islam et d’autres religions dans leurs chansons.
Rick Ross par exemple, qui ne s’identifie pas comme musulman, a utilisé la salutation « al-salamu alaykum » dans le refrain de sa chanson « By Any Means », faisant référence à un célèbre discours de Malcolm X. D’autres artistes hip-hop abordent aussi dans leurs chansons des sujets comme la consommation du « porc », interdite aux musulmans, et qui est par ailleurs le surnom péjoratif donné aux policiers. Cette dernière expression est beaucoup plus utilisée par les artistes non musulmans, fait savoir The Conversation.
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Les rappeurs musulmans, eux, utilisent la salutation « al-salamu alaykum » de manière plus directe. Dans leur chanson « Glamour and Glitz » sortie en 1995, A Tribe Called Quest a utilisé cette salutation, soulignant qu’elle est celle de la paix et de l’harmonie entre toutes les créations de Dieu. Le rappeur d’origine marocaine French Montana, qui a immigré dans le Bronx, a aussi sorti en 2019 une chanson titrée « Salam Alaykum ».
Mais si les musulmans sont des artisans de paix, ils sont souvent victimes de discriminations et de préjugés, car souvent considérés comme des terroristes ou des criminels, trafiquants de drogue. Fatima El-Tayeb, spécialiste des questions de race et de genre, explique comment le hip-hop, créé par les Afro-Américains, est devenu l’un des principaux moyens pour les minorités du monde entier d’exprimer leurs luttes et leurs réussites. Avec le « al-salamu alaykum », les rappeurs ont contribué à l’acceptation de l’Islam dans le monde.