Autoroutes marocaines : des péages bientôt plus chers ?

Au Maroc, les tarifs de péage seront bientôt révisés. C’est l’une des solutions que Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, envisage pour maîtriser l’endettement de la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM).

Les tarifs de péage seront-ils revus à la hausse ? Lors d’une présentation devant la commission des infrastructures mardi, en réponse aux recommandations de la mission exploratoire temporaire sur la Société nationale des Autoroutes (ADM), Nizar Baraka, a fait savoir que des mesures « sont actuellement à l’étude dans le cadre du nouveau contrat-programme avec la Société Nationale des Autoroutes du Maroc afin de maîtriser l’endettement ». L’une de ces mesures est « l’examen de la possibilité de réviser le tarif du péage comme moyen d’atteindre l’équilibre financier », a précisé le ministre. Selon Baraka, il s’avère nécessaire de reconsidérer l’accord-cadre signé en 2019 avec la société qui a fixé la durée du contrat de concession à 99 ans.

Le déficit financier annuel de la société s’élève à 1 milliard de dirhams, alors que plus de 500 km du réseau enregistrent une faible circulation. Selon le ministre, ce déficit financier pourrait se poursuivre jusqu’en 2033. Des mesures ont été alors mises en place pour maîtriser l’endettement. Parmi elles figurent le renforcement des actifs propres, l’amélioration du ratio d’endettement, qui est passé de 4 à 1,5, ainsi que l’intégration de tous les contrats de concession en un seul contrat d’une durée de 99 ans, ce qui a permis d’assurer une rentabilité pour la société. Autre mesure : la restructuration de la dette de la société entre 2016 et 2020, pour un montant de 15,5 milliards de dirhams, soit 40 % du total des dettes.

Cette opération a « permis de réduire le service de la dette d’environ 5 milliards de dirhams sur la période 2016-2032 », a fait savoir Baraka. Par ailleurs, il ressort des explications du ministre que le modèle économique de l’investissement dans les autoroutes se caractérise par un retour sur investissement à long terme en raison du coût élevé de l’investissement par rapport aux revenus à court et moyen terme. « L’investissement total dans l’infrastructure autoroutière au Maroc a atteint 55 milliards de dirhams », a-t-il précisé.