Les familles de Sabrina et Ouassim ont au moins un motif de satisfaction. La décision tant attendue est enfin rendue. La chambre du conseil de Bruxelles a renvoyé le dossier au parquet, donnant ainsi une suite favorable à la partie civile, qui s’attend à l’inculpation des policiers, rapporte BX1. La juge a estimé que la course-poursuite était dangereuse et disproportionnée au regard des faits qui étaient reprochés à Sabrina et Ouassim, à savoir, le non-respect du Code de la route, fait savoir l’avocate de Sabrina, Joke Callewaert. Selon les précisions de la juge, « les conditions n’étaient pas réunies pour utiliser la force (permise par l’article 37 de la loi sur la fonction de la police du 5 août 1992) », explique-t-elle.
À lire : Affaire « Ouassim et Sabrina » : les familles des victimes devront encore patienter
Les faits s’étaient déroulés le 9 mai 2017 vers 21h30. Une patrouille de police avait pris en chasse au niveau de la place Poelaert à Bruxelles Ouassim Toumi, 24 ans et Sabrina El Bakkali, 20 ans qui étaient à bord d’une moto. Elle avait remarqué que le motocycliste conduisait imprudemment. Deux autres patrouilles s’étaient aussi lancées à la poursuite du motocycliste. La moto a percuté par l’arrière gauche le véhicule d’une patrouille de la brigade canine de la police locale de Bruxelles-Capitale-Ixelles. Ouassim Toumi est décédé sur le coup. Sa passagère, Sabrina est décédée à l’hôpital plus tard dans la nuit.
À lire : Belgique : la police accusée d’avoir tué Sabrina et Ouassim (vidéo)
Dans ce dossier, « seuls les policiers à bord de la voiture qui a entamé la course poursuite et celui à bord de la voiture qui s’est mise en barrage doivent être inculpés », estime la juge. Ils sont au nombre de trois. Le renvoi de l’affaire devant le parquet implique qu’un procès s’ouvrira prochainement. « C’est un soulagement, se réjouit Jamal El Bakkali, papa de Sabrina. C’est une première victoire, mais ce n’est pas encore fini. Il faut que le tribunal reconnaisse la faute des policiers ». Il attend des trois policiers qu’ils disent la vérité. « Pourquoi n’ont-ils pas arrêté la course-poursuite ? Qui les a incités à continuer la course-poursuite ? Qui, par radio, a donné les ordres ? », se demande-t-il.