Casablanca se dote du plus grand chantier naval d’Afrique

L’Agence nationale des ports (ANP) du Maroc a lancé un appel d’offres pour le recrutement d’un concessionnaire du chantier naval du port de Casablanca pour une durée de 30 ans.

L’ANP recherche « un opérateur spécialisé pour la concession de l’aménagement, l’équipement, l’exploitation et la maintenance du nouveau chantier naval du port de Casablanca », en construction, indique l’organisme public marocain sur son site internet. Les autorités marocaines ont déjà dépensé 300 millions de dollars (265 millions d’euros) pour ce projet, fait savoir l’ANP, précisant que ce chantier comporte « quatre types d’installations : une cale sèche de 244 mètres sur 40 mètres ; une plate-forme de levage de 150 mètres sur 28 mètres d’une capacité de 9 000 tonnes ; un quai de 62 mètres sur 13 mètres équipé d’un portique de 450 tonnes et 820 mètres linéaires de quais d’accostage », auxquels s’ajoutent 21 hectares de terre-pleins.

Le chantier naval de Casablanca est le plus grand de tous les chantiers existants en Afrique. Le Maroc compte déjà deux petits chantiers à Casablanca et Agadir, principalement dédiés à la réparation des bateaux de pêche. La fermeture des ports canariens aux bateaux russes en 2022, en application des sanctions contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine, avaient poussé ces navires à effectuer leurs réparations dans les chantiers navals marocains. Avec ce nouveau chantier naval, les autorités marocaines ambitionnent de capter une partie des navires se dirigeant vers des « chantiers navals saturés du sud de l’Europe », a expliqué Abdellatif Lhouaoui, porte-parole de l’ANP, auprès de Bloomberg.

Des sources industrielles font savoir que le géant français Naval Group devrait se voir confier ce nouveau chantier naval de Casablanca, au détriment de ses concurrents que sont le Sud-coréen Hyundai, qui possède le plus grand chantier naval du monde à Ulsan, et l’Espagnol Navantia. Les chantiers navals sont la troisième étape d’une stratégie de développement qui a débuté en 2004 avec la construction du port de Tanger-Med, concurrent d’Algésiras. En 2024, le port marocain a connu une croissance de 18,8 % et traité 10,24 millions de conteneurs. Le Maroc veut reproduire cette expérience l’année prochaine à Nador West Med, un port en construction au large d’Almeria, ainsi que dans les villes côtières de Safi et de Dakhla, dans le Sahara marocain, croit savoir El Confidentiel.