Dans quinze jours, à la demande du Président, les dirigeants du culte musulman devront élaborer et présenter une " charte des valeurs républicaines " devant constituer une base d’engagement pour le Conseil français du culte musulman (CFCM) et les neuf fédérations qu’il regroupe. La charte doit insister sur le fait que l’islam en France est une religion et non un mouvement politique et spécifier la fin de l’ingérence ou de l’association à des États étrangers.
Le conseil des imams aura donc la mission d’identifier les imams et leur attribuer une carte officielle, mais également, retirer l’agrément en cas de non-respect de la charte et du code d’éthique qu’il va également rédiger. De plus, que l’imam soit un dirigeant de la prière, prêcheur ou conférencier, il devra avoir un niveau de connaissance du français, mais aussi des diplômes allant jusqu’à des formations universitaires selon son rôle.
La vision du chef de l’État étant de mettre fin à la présence en France de 300 imams étrangers " détachés " par la Turquie, le Maroc et l’Algérie, d’ici quatre ans, la pression est de plus en plus forte à l’égard des instances dirigeantes de l’islam en France, depuis le discours du Président français contre le séparatisme et l’islam radical début octobre, attisé par l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty et l’attentat à Nice, afin de lutter contre l’influence étrangère, la radicalisation et l’islam politique.
L’accession du CFCM à cette nouvelle organisation du culte musulman en France, sera une victoire pour Emmanuel Macron, souvent visé par des critiques des musulmans dans d’autres pays, à cause de ses propos sur un islam "en crise " et son discours contre l’islam radical.