Conditions de travail indignes : des Marocains devant le tribunal à Bruges

28 janvier 2025 - 06h00 - Belgique - Ecrit par : P. A

Poursuivis devant le tribunal correctionnel de Bruges pour avoir exploité des migrants, deux Marocains, gérants des abattoirs de poulets de Courtrai et d’Ingelmunster nient les faits, reconnaissant simplement un travail au noir. Ils risquent de lourdes peines de prison.

Tout est parti de la plainte déposée par une victime contre Omar Z. un Marocain de 40 ans qui dirigeait avec son frère Salah, 32 ans, un abattoir illégal de poulets dans un entrepôt à Courtrai, transféré plus tard vers un autre entrepôt à Zulte. Le 21 juin 2021, la police judiciaire a effectué une descente dans ce dernier abattoir, et dans celui légal d’Almanaar à Ingelmunster, géré par Hamid H., un autre Marocain de 50 ans, rapporte Nieuwsblad.be.

« Les victimes n’avaient pas de toilettes, mangeaient sous la pluie et n’avaient que cinq minutes de pause par jour. Et tout ça pour à peine 7 à 8 euros de l’heure », a dénoncé le parquet, énumérant les griefs contre Omar Z.. Dans l’abattoir de Hamid, les ouvriers « n’avaient pas de matériel adéquat. Les coupures étaient bandées avec un morceau de plastique. L’accusé surveillait constamment les victimes grâce à des caméras ».

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Au regard de la gravité des faits, le parquet a requis contre Omar Z. 18 mois de prison, une amende de 48 000 euros et la confiscation de 121 000 euros. Son frère Salah risque 15 mois de prison et une amende de 48 000 euros. Ikram B., l’épouse d’Omar Z., risque pour sa part six mois de prison avec sursis pour avoir prétendument menacé l’ouvrier qui a déposé plainte.

Quant à Hamid H., il encourt une peine de deux ans ferme, une amende de 88 000 euros et la confiscation de 102 000 euros. Le parquet a aussi demandé la fermeture des deux entreprises. « Mon client est tout au plus coupable de travail au noir et de négligences administratives », a plaidé l’avocat d’Omar Z. La défense de Hamid reconnait aussi que son client « a commis des erreurs, mais ce n’est pas un criminel ». Les deux accusés seront fixés sur leur sort le 21 février.

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