L’Espagne espionne l’économie marocaine

L’Espagne compte mener de larges opérations d’espionnage économique en Afrique du nord, notamment au Maroc et en Amérique latine, dans le but de détecter de opportunités d’investissements pour ses entreprises, mais aussi pour faire face à l’avancée de la France en Afrique.

Le pays, en récession depuis 2011, a créé un service de renseignement dédié à l’espionnage économique, dont l’un des principaux centres d’intérêt est le Maroc, d’où les multiples visites de délégations espagnoles à l’affût d’opportunités d’investissement dans les villes marocaines.

Ce service de renseignements dépend directement du Chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, qui devrait en coordonner l’action avec les ministères de l’Economie, des Affaires étrangères, de la Défense et l’agence nationale de renseignement.

"Tous les pays européens possèdent des structures similaires", explique le gouvernement espagnol pour qui, ce service de renseignement vise à mettre à la disposition des investisseurs espagnols les outils nécessaires, pour qu’ils puissent avoir accès au même pied d’égalité que leurs homologues étrangers, aux opportunités d’investissement se présentant en dehors de l’Espagne.

La péninsule ibérique, où le chômage touche plus de 50% de jeunes, environ trois millions d’Espagnols ont sombré dans l’extrême pauvreté en 2012, soit 6,4% de la population, contre 10 millions qui sont dans un état de pauvreté relative.

L’Espagne compte aujourd’hui plus de 6 millions de chômeurs, soit 27,2% de la population active du pays. Depuis 2008, 450.000 Espagnols ont quitté le pays, où près de 40.000 logements ont été saisis en 2012 en raison d’impayés.