L’Europe veut durcir le ton face à l’« instrumentalisation » des migrants
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La politique de retour des migrants irréguliers de l’Union européenne a montré ses limites. C’est du moins ce qu’affirme la Cour des comptes européenne qui appelle la Commission européenne à revoir sa politique d’accord avec les pays d’origine, dont le Maroc.
« Les actions entreprises par l’UE en vue de renforcer la coopération avec les pays tiers en matière de réadmission étaient pertinentes, mais elles (ont) donné peu de résultats », estime la Cour des comptes de l’UE dans son rapport d’audit couvrant la période allant de 2015 à la mi-2020. Ils sont au nombre de 500 000 ces individus sommés de quitter l’Union européenne chaque année, car ne disposant pas d’autorisation. Seulement, un tiers d’entre eux retourne dans leurs pays d’origine. Aux yeux du responsable du rapport, Leo Brincat, « le système de retour de l’UE pâtit d’un manque d’efficacité tel qu’il produit l’effet inverse de celui escompté : il encourage plus qu’il ne décourage la migration irrégulière ». « Les migrants savent bien que les retours ne sont pas effectifs, donc cela peut effectivement les encourager à venir », a-t-il déclaré lors d’un point presse.
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Fort de ces constats, la Cour des comptes européenne appelle la Commission européenne à revoir sa politique d’accord avec les pays d’origine, — dont le Maroc, l’Algérie, la Chine, la Tunisie, la Jordanie, le Nigeria — pour adopter « une approche plus souple lors de la négociation d’accords de réadmission », et « créer des synergies avec les États membres pour faciliter les négociations de réadmission, de renforcer les mesures incitatives pour les pays tiers et d’améliorer la collecte de données sur les réadmissions », rapporte RFI.
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Selon les auditeurs, il s’avère nécessaire que l’UE parle « d’une seule voix » en la matière. L’incapacité des pays de l’Union à se mettre d’accord sur une réforme du droit d’asile, six ans après la crise migratoire de 2015 est « inquiétante », estiment-ils. « C’est souvent nos politiques d’asile et d’immigration, ou plutôt parfois leur absence, qui créent ces conditions d’illégalité pour les gens. Et c’est ainsi que parfois les gens doivent attendre une décision pendant plusieurs années et que lorsque la décision négative tombe, les gens se sont intégrés dans le pays, des enfants scolarisés, et il n’est plus possible de repartir chez soi. Il faut aussi bien comprendre que certains pays n’acceptent pas de reprendre leurs ressortissants », commente François Gemenne, chercheur en sciences politiques.
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