Scission, accusations de détournements de fonds, Gel de la subvention destinée à la formation des imams, accusations de trois personnes gravitant autour de la Grande Mosquée d’espionner et de s’ingérer dans les affaires du culte musulman pour le compte du Maroc, mise en demeure, régionalisation… Vincent Van Quickenborne (Open VLD) agit contre l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) mais se heurte à des difficultés.
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S’agissant de la demande de désignation d’un administrateur provisoire à la tête de l’ASBL Collège de l’Exécutif des musulmans de Belgique, un outil purement administratif et financier, le tribunal francophone de l’entreprise de Bruxelles doit rendre une décision au début du mois de janvier 2022. L’accord turco-marocain sur l’Exécutif des musulmans de Belgique est vu d’un mauvais œil par les ministres qui se sont succédé à la tête du département de la Justice, Annemie Turtelboom (Open VLD), Koen Geens (CD&V), Vincent Van Quickenborne. Cet accord a été d’ailleurs scellé sous Turtelboom.
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Concernant les accusations d’espionnage, une décision de justice est attendue en juin 2022. « Notre objectif est de rejeter ces accusations d’espionnage au bon endroit et non par des jeux médiatiques, commente Hélène Debaty, avocate de Salah Echallaoui, gérant de la société de gardiennage accusée d’avoir espionné pour le compte du Maroc. Nous avons eu accès à l’avis négatif de la Sûreté de l’État sur lequel s’est appuyé le ministre de la Justice pour lancer des accusations qui, selon nous, sont infondées. »
« La responsabilité de l’État est engagée à plusieurs titres : les propos diffamatoires et calomnieux tenus par le ministre, la négligence dont il a fait preuve en se fondant sur un avis de la Sûreté de l’État non étayé et, ce faisant, son ingérence dans les affaires du culte musulman, puisqu’il a forcé monsieur Echallaoui à démissionner notamment de son poste de vice-président de l’Exécutif des musulmans de Belgique », poursuit-elle.
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Van Quickenborne a par ailleurs appelé les ministres régionaux du Culte à se réunir autour du sujet. « Pour l’aider, décode Ramadan Gjanaj, président de la fédération des mosquées albanaises et conseiller de Mehmet Üstün, à vider l’EMB de ses compétences fédérales et arriver à une scission, d’abord du culte musulman, ensuite des autres cultes. Mais s’il veut scinder le Culte, il doit le faire au Parlement. Nous sommes d’accord de régionaliser tout ce que le monde politique décide démocratiquement. On peut et on sait s’adapter. Mais l’islam ne peut servir de cobaye à des expérimentations […] »