Le fisc marocain découvre la supercherie de certaines entreprises

10 mars 2025 - 07h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Les entreprises qui ont subitement décidé de transférer leurs activités depuis les régions de Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, l’Oriental et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma vers l’axe Rabat-Casablanca sont dans le viseur de la Direction générale des Impôts (DGI).

Tout est parti des demandes de transfert du siège social déposées auprès des services centraux de contrôle de la Direction générale des Impôts (DGI) par plusieurs petites et moyennes entreprises exerçant principalement dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de la restauration et de l’informatique, qui ont décidé de migrer depuis les régions de Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, l’Oriental et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma vers l’axe Rabat-Casablanca. La DGI a chargé les équipes régionales de contrôle de vérifier et d’auditer la situation fiscale de ces entreprises.

Les opérations d’audit ont révélé des irrégularités et des contradictions dans les revenus et les dépenses, ainsi que des déclarations chroniques de déficit incompatibles avec le volume des marchés et commandes publiques dont les entreprises concernées ont bénéficié, rapportent des sources à Hespress. Ces entreprises ont dû s’expliquer sur les demandes de transfert de leur siège social, en invoquant une diminution des opportunités commerciales et une concentration des projets principalement sur l’axe Rabat-Casablanca alors que qu’elles avaient accepté toutes les conditions stipulées dans les cahiers des charges sans aucune réserve, particulièrement concernant les frais supplémentaires liés au déplacement.

À lire : Le fisc marocain en alerte

De plus, les dispositions de l’article 149 du Code général des Impôts imposent aux établissements soumis à cette obligation, qu’ils soient assujettis ou non, d’informer l’administration fiscale de tout transfert de leur siège social, de leur principal établissement ou de leur établissement principal situé au Maroc, et de tout changement dans l’emplacement de cet établissement ou siège principal, par lettre recommandée avec accusé de réception, ou remise directe contre récépissé, ou encore en déposant une déclaration selon un modèle type élaboré par l’administration, et ce dans un délai maximal de 30 jours.

Les contrôleurs fiscaux ont également découvert que les entreprises concernées s’appuient sur des petites entreprises détenues par des proches, des connaissances ou des auto-entrepreneurs afin d’exécuter des marchés et commandes publiques dans des régions éloignées de celles où leurs sièges sociaux sont établis. Plusieurs entreprises ont opté pour la solution consistant à transférer leur siège social pour contourner ces difficultés, ont ajouté les mêmes sources.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Administration - Tanger - Tétouan - Rabat - Casablanca - Al Hoceima - Direction générale des impôts (DGI)

Aller plus loin

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère...

Maroc : des promoteurs immobiliers dans le viseur du fisc marocain

Les équipes de contrôle régionales de la Direction générale des Impôts (DGI) enquêtent sur l’exigence faite aux clients par de grands promoteurs immobiliers de payer en espèces...

Le fisc marocain tente de se protéger contre les cyberattaques

La Direction générale des impôts mise sur la transformation numérique pour renforcer son dispositif de cybersécurité. Elle a dans ce sens lancé un appel d’offres pour...

Cessions d’entreprises au Maroc : le fisc renforce son contrôle

La prolifération de cessions d’entreprises douteuses éveille les soupçons des services de contrôle central de la Direction générale des Impôts (DGI).

Ces articles devraient vous intéresser :

Contribuables marocains : régularisez votre situation avant le 31 décembre 2024

La Direction générale des impôts (DGI) invite les contribuables concernés par la mesure relative à la régularisation volontaire de leur situation fiscale, réinstaurée par la Loi de Finances 2024 à régulariser leur situation au plus tard le 31 décembre...

Aïd El Fitr 2024 : une bonne surprise pour les fonctionnaires marocains ?

La ministre déléguée chargée de la réforme de l’administration et de la transition numérique, Ghita Mezzour, propose au gouvernement de décréter un congé exceptionnel de trois jours au lieu de deux à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr 2024.

Le Maroc en passe d’autoriser les VTC

Abdelouafi Laaftit, ministre de l’Intérieur, travaille à mettre fin aux tensions persistantes entre les chauffeurs de taxis, qui dénoncent « une concurrence déloyale », et les opérateurs de VTC, qui réclament une légalisation de leur activité.

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).

Coup d’accélérateur pour le TGV Kénitra-Marrakech

L’Office national des chemins de fer (ONCF) a lancé un appel d’offres pour la construction d’une voie ferrée à grande vitesse de 375 kilomètres reliant Kénitra à Marrakech.

Immobilier au Maroc : l’attestation fiscale qui freine les transactions

L’exigence légale de la présentation d’une attestation fiscale avant toute transaction immobilière, entrée en vigueur le 1ᵉʳ juillet dernier au Maroc, fait des mécontents, aussi bien dans le rang des opérateurs économiques que des notaires.

MRE au Maroc : un été de paperasse et de galères

Outre le bon accueil qui est réservé Marocains résidant à l’étranger (MRE) aux ports, aux aéroports et aux postes-frontières, il y a également lieu de leur simplifier les procédures administratives pendant leur séjour au Maroc dans le cadre de...

Évasion fiscale au Maroc : Seuls 2% des contribuables paient 80% de la TVA

La plupart des contribuables marocains ne paient pas leurs impôts, générant un manque à gagner important, de l’ordre d’un milliard de dirhams, à l’État marocain.

Immobilier au Maroc : ce délai de 30 jours que les propriétaires ne doivent surtout pas oublier

Pour de nombreux Marocains résidant à l’étranger, l’acquisition d’un bien immobilier au pays est un projet de vie, une manière de garder un pied sur sa terre d’origine. Mais ce rêve peut rapidement tourner au vinaigre à cause d’une formalité...

Maroc : du nouveau pour le prélèvement de la TVA

Au Maroc, la Direction générale des impôts (DGI) a mis en place de nouveaux dispositifs concernant la retenue à la source de la TVA, lesquels sont entrés en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2024.