« Certaines critiques manquent d’objectivité et ne reposent sur aucune base réelle. C’est pourquoi elles s’effondrent rapidement », a lancé Fouzi Lekjaa devant la Commission des finances à la Chambre des représentants en marge de la discussion générale du projet de loi de finances pour 2026. Selon ses explications, le coût de construction des stades n’avait pas été prélevé sur le budget de l’État : « Si nous examinons en détail ce budget, nous verrons que le coût global lié au Mondial s’élève à environ 3 milliards de dirhams, dont 1,6 milliard destiné à l’Office national des chemins de fer ».
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« Les projets liés au Mondial… l’essentiel pour notre pays est leur réalisation, que nous accueillons la Coupe du monde ou non », a affirmé le ministre, soulignant que ces projets « apporteront une grande valeur ajoutée à notre pays, créeront des opportunités de croissance et stimuleront l’emploi, au service de l’intérêt national dans son ensemble ». Selon lui, il s’avère nécessaire de relier le nord du royaume au sud, et l’est à l’ouest. De plus, il n’y aura pas de développement réel du Maroc tant que cela ne sera pas fait, a-t-il estimé, ajoutant que c’est l’aspiration qui guide ces projets pour 2030.
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Pour Lekjaa, l’engagement du Maroc dans le processus d’organisation de la Coupe du monde n’est pas seulement un projet sportif. « La Coupe du monde constitue en elle-même un levier essentiel dans la feuille de route nationale, où s’entrecroisent les différents aspects du développement, notamment celui de la santé », a-t-il affirmé. Critiqué sur la rapidité de construction des stades contrairement aux hôpitaux, le ministre assure que le stade Moulay Abdellah a été rénové « en un temps record ; mais lorsque nous avons voulu construire un centre hospitalier universitaire, nous avons également pu le faire dans un délai très court ».
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« Si nous annulions la Coupe du monde, devrions-nous cesser de réaliser ces projets ? De moderniser les aéroports ? Renoncerions-nous à la réforme du système de santé ? Bien sûr que non », s’interroge Lekjaa. Pour lui, « l’essentiel est de poursuivre les réformes et le développement, car ces investissements profiteront à tous les secteurs, notamment celui de la santé ». Et d’ajouter : « Certains projets qui se réalisent aujourd’hui n’auraient pas pu être achevés avant 2030, 2031, voire 2032 ». En d’autres termes, la Coupe du monde constitue une occasion d’accélérer leur mise en œuvre.
Evoquant l’appel au boycott, le ministre du Budget a vise directement l’Algérie, sans la nommer : « Vous savez qui était notre concurrent. Depuis, il tente de semer le doute sur nos capacités. Certaines voix évoquent une prétendue conspiration liée aux chiens errants, aux images truquées, etc. Alors, pourquoi devrions-nous appeler aujourd’hui au boycott ? »