Douha Mounib lors de sa tentative d’évasion. Photo : Paris Match
Les faits se sont déroulés le 14 novembre dernier. Douha Mounib, 31 ans, a tenté de s’évader de la prison de Fresnes dans le Val-de-Marne. Elle avait creusé un trou dans le mur de sa cellule, avant de descendre en rappel les deux étages la séparant du chemin de ronde, à l’aide de draps noués, rapporte Paris Match. Le détecteur de mouvements alerte les surveillants pénitentiaires qui réussissent à la freiner dans son élan. « La fouille de sa cellule a révélé sa détermination et ses essais avortés », raconte Yoan Karar, secrétaire général adjoint de FO-Justice. « La détenue avait percé son plafond [au-dessus des toilettes], espérant passer par les toits. Elle a aussi scié un de ses barreaux avec un couteau », poursuit-il.
À lire : Zuhair Ahmed, un ancien combattant de Daech, se confie sur son passé de djihadiste
Cette tentative d’évasion complique le dossier de la détenue. Placée en détention provisoire depuis quatre longues années, elle est désormais mise en examen pour « tentative d’évasion avec effraction » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Si son avocat, Joseph Hazan, reconnaît un « acte déraisonné » il nie toutefois son caractère terroriste. Son père prend aussi sa défense.« Douha n’est pas radicalisée, assure-t-il. Encore moins violente ou haineuse. Elle admet avoir commis des erreurs. Elle est partie en Syrie vivre un islam authentique, elle sait qu’elle a fait le mauvais choix… » La jeune femme avait été arrêtée à la frontière turque en 2015 alors qu’elle voulait entrer en Syrie, Douha Mounib. Extradée vers la France en décembre 2017, elle sera incarcérée à la prison de Fresnes.
À lire : Profil de la jeune marocaine qui voulait attaquer une église à Béziers
Le parquet national antiterroriste s’est saisi de l’affaire. Une enquête a été ouverte. À la manœuvre, la police judiciaire parisienne et la Direction générale de la sécurité intérieure. « On ne sait pas encore pourquoi Douha Mounib a voulu s’échapper, déclare un enquêteur. Elle a donné sa version. Nos investigations se concentrent désormais sur un point précis : qui allait venir la récupérer ? »