Deux des trois accusés sont libres. Le troisième, Fayçal, est en détention depuis un an et demi pour une affaire de vol. Tous âgés de 30 ans, ils nient avoir tué Zaccharia, poignardé à mort dans le dos lors d’une rixe survenue au petit matin du 15 juin 2013, dans la rue Bricka à Juan-les-Pins. Des affrontements auraient éclaté ce jour-là entre des jeunes du quartier des Moulins et deux adolescents de Vallauris, plus précisément de la Zaïne. Corrigés par les premiers, ces derniers auraient décidé de prendre leur revanche, explique l’acte d’accusation.
Une heure et demie plus tard, une dizaine de jeunes de Vallauris revient aux Moulins. De nouveaux heurts d’une rare violence ont été enregistrés. Deborah, une riveraine, évoque des coups de casque, de planche, de barre de fer… et de couteau. Poignardé dans le dos, Zaccharia, agonisant au sol, appelait en vain à l’aide. Il finit par rendre l’âme des suites d’un choc hémorragique, fait savoir Nice Matin.
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Sur les caméras de vidéosurveillance, les enquêteurs de la brigade criminelle de la Sûreté départementale arrivent à identifier treize hommes et cinq jeunes femmes. Des empreintes d’Anisse H., l’un des trois accusés, ont été retrouvées sur un casque, après des expertises génétiques qui ont également révélé la présence de l’ADN de Zaccharia. Anice Mohamed B., le deuxième accusé, aurait donné le coup de grâce à la victime. Les deux prévenus ont passé de longs mois au Maroc et en Algérie où ils ont respectivement fui après les faits, indique-t-on.
Au terme de l’enquête, le procureur de la République de Grasse estimait insuffisants les charges et les témoignages pour renvoyer les trois suspects aux assises. N’étant pas de cet avis, le juge d’instruction a pris une ordonnance de mise en accusation pour assassinat contre les trois jeunes. Les débats devant la cour d’assises, espérons-le, feront jaillir la vérité sur ce meurtre pour lequel la famille Aboulfadl réclame justice depuis dix ans.