France : de troublantes révélations sur les mineurs marocains

9 septembre 2020 - 20h30 - France - Ecrit par : S.A

Une trentaine de mineurs marocains arrivés en France en octobre 2016 vivent dans le quartier de la Goutte d’Or où ils sont connus pour être impliqués dans des vols et agressions violentes. Olivier Peyroux, sociologue au sein de l’association Trajectoires parle de ces mineurs isolés.

"Leur nombre est relativement stable depuis quatre ans. Ils sont toujours une trentaine dans le quartier de la Goutte d’Or, certains sont de très jeunes mineurs de 13 ou 14 ans, d’autres tout juste majeurs. Contrairement à ce qui avait été envisagé à leur arrivée, il ne s’agit ni d’orphelins ni d’enfants de rue. Beaucoup ont une famille avec laquelle ils restent en contact, certains savent lire et écrire. Il n’y a pas vraiment de profil type, certains ont immigré pour trouver du travail, d’autres après avoir été marginalisés à cause du remariage d’un de leurs parents, certains ont imité des amis…", déclare le sociologue dans une interview accordée à 20 minutes.

Selon M. Peyroux, la principale évolution, c’est que depuis deux ans, on voit arriver des mineurs venus d’Algérie ou de Tunisie alors qu’auparavant ils étaient tous originaires du Maroc. Il explique que les situations de ces jeunes sont variables d’un cas sur l’autre mais certains sont effectivement exploités par des réseaux de traite des êtres humains. "Ces derniers ne sont pas forcément très structurés, mais ils exploitent et entretiennent la toxicomanie de ces jeunes pour les pousser à voler pour eux", fait savoir le sociologue.

À l’en croire, de nombreuses enquêtes ont été ouvertes pour tenter de remonter et identifier ces réseaux mais l’extrême mobilité de ces jeunes complique le travail d’investigation. Quatre ans après leur arrivée en France, "la situation de ces mineurs est non seulement à la croisée de plusieurs problématiques – la protection de la jeunesse, la justice, la police, la toxicomanie – mais est également relativement nouvelle", fait-il remarquer. Pour régler ces problématiques, M. Peyroux suggère : "il faudrait des services de police spécialisés et une protection adaptée, car la prise en charge classique ne fonctionne pas."

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Enfant - Vol - Violences et agressions

Aller plus loin

France : des mineurs marocains font encore parler d’eux

Trois mineurs maghrébins âgés de 15 et 16 ans ont été présentés au tribunal judiciaire de Pontoise. Ils seraient impliqués dans sept cambriolages.

Paris : des mineurs marocains hors la loi

Les mineurs marocains errant à Paris représentent un vrai défi pour les services de sécurité français et une réelle menace à l’ordre public. Plus de 2.000 enfants ont été...

Les mineurs marocains au centre de discussions entre Mohammed VI et Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI ont engagé des discussions sur la question des Mineurs non accompagnés (MNA) qui arrivent en France. C’est du moins...

Seine-Saint-Denis : un réseau de cambrioleurs marocains démantelé

Le groupe initiative de répression du banditisme (GRB) de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis a réussi à démanteler un réseau actif de cambrioleurs marocains et algériens....

Ces articles devraient vous intéresser :

Gard : double meurtre, la perpétuité pour Mohammed Ouhaddou

La Cour d’Assises du Gard a reconnu Mohammed Ouhaddou, un maçon marocain de 38 ans coupable des meurtres de sa femme (26 ans) et de sa belle-sœur (39 ans) le 5 mai 2023 à Salles-du-Gardon près d’Alès dans le Gard.

Agression de Faouzy Guellil : ce que l’on sait sur l’attaque à Dugny

Faouzy Guellil, conseiller municipal de Dugny (Seine-Saint-Denis), a été victime vendredi d’une violente agression devant son domicile. L’élu dénonce une attaque « lâche » et entend saisir la justice.

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

Casablanca : une mère tuée d’un coup de couteau par son propre fils

Alors qu’elle tentait de sauver sa fille d’une agression physique, une mère de famille a été poignardée à mort par son fils dans l’arrondissement de Sidi Bernoussi à Casablanca.

Maroc : cette violence qui interpelle

La parlementaire Nadia Bouzendoufa, du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale sur sa stratégie visant à réviser la circulaire ministérielle n° 14/867 et à adopter des mesures...

Le Maroc confronté à une flambée d’agressions à l’arme blanche

Les agressions à l’arme blanche prennent de l’ampleur au Maroc. Pas moins de 5 138 cas ont été enregistrés en janvier et février 2025. Les services de sécurité poursuivent leurs efforts pour lutter et tenter d’éradiquer ce phénomène.

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

Au Maroc, les hommes font du baby-sitting, et ça ne plaît pas à tout le monde

Outre les femmes, les hommes proposent eux aussi des services de baby-sitting via des applications. De quoi inquiéter bon nombre d’internautes marocains qui s’interrogent sur la protection de l’enfance et la légitimité de ces services.