Paris : quand des mineurs marocains donnent dans l’ultra-violence
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Une trentaine de mineurs marocains arrivés en France en octobre 2016 vivent dans le quartier de la Goutte d’Or où ils sont connus pour être impliqués dans des vols et agressions violentes. Olivier Peyroux, sociologue au sein de l’association Trajectoires parle de ces mineurs isolés.
"Leur nombre est relativement stable depuis quatre ans. Ils sont toujours une trentaine dans le quartier de la Goutte d’Or, certains sont de très jeunes mineurs de 13 ou 14 ans, d’autres tout juste majeurs. Contrairement à ce qui avait été envisagé à leur arrivée, il ne s’agit ni d’orphelins ni d’enfants de rue. Beaucoup ont une famille avec laquelle ils restent en contact, certains savent lire et écrire. Il n’y a pas vraiment de profil type, certains ont immigré pour trouver du travail, d’autres après avoir été marginalisés à cause du remariage d’un de leurs parents, certains ont imité des amis…", déclare le sociologue dans une interview accordée à 20 minutes.
Selon M. Peyroux, la principale évolution, c’est que depuis deux ans, on voit arriver des mineurs venus d’Algérie ou de Tunisie alors qu’auparavant ils étaient tous originaires du Maroc. Il explique que les situations de ces jeunes sont variables d’un cas sur l’autre mais certains sont effectivement exploités par des réseaux de traite des êtres humains. "Ces derniers ne sont pas forcément très structurés, mais ils exploitent et entretiennent la toxicomanie de ces jeunes pour les pousser à voler pour eux", fait savoir le sociologue.
À l’en croire, de nombreuses enquêtes ont été ouvertes pour tenter de remonter et identifier ces réseaux mais l’extrême mobilité de ces jeunes complique le travail d’investigation. Quatre ans après leur arrivée en France, "la situation de ces mineurs est non seulement à la croisée de plusieurs problématiques – la protection de la jeunesse, la justice, la police, la toxicomanie – mais est également relativement nouvelle", fait-il remarquer. Pour régler ces problématiques, M. Peyroux suggère : "il faudrait des services de police spécialisés et une protection adaptée, car la prise en charge classique ne fonctionne pas."
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