Alors que Soufiane El Bahri, administrateur d’une page Facebook qui reprend les photos privées du roi Mohammed VI figure parmi les 637 personnes condamnées par différents tribunaux marocains à qui le souverain a accordé sa grâce à l’occasion de la commémoration de la présentation du Manifeste de l’Indépendance, le 11 janvier dernier, les détenus du Hirak Rif et les journalistes en prison sont exclus de cette liste. D’ailleurs, les prisonniers du Hirak s’étaient opposée à plusieurs reprises à la grâce royale parce qu’ils se disent déterminés à prouver leur innocence et à être acquittés de toutes les charges. Mais une vingtaine d’entre eux bien connus du mouvement avaient bénéficié de la grâce royale en 2020, et ce, à l’occasion de la Fête du Trône. Ils étaient parmi les 1446 prisonniers graciés.
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Les manifestations du hirak du Rif avaient débuté au nord du Maroc notamment à Al Hoceima le 28 octobre 2016, après la mort de Mohcine Fikri, un vendeur de poissons broyé dans une benne à ordures. Ce commerçant avait trouvé la mort en tentant de récupérer sa marchandise saisie par les autorités. Les manifestants réclamaient une équité sociale et un réel développement de la région. Plus d’une cinquantaine d’entre eux seront arrêtés. Leur leader, Nasser Zefzafi, avait été arrêté en mai 2017 avant d’être condamné l’année suivante, à 20 ans de prison pour « complot visant à porter atteinte à la sûreté de l’État ».